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« Le caractère éphémère de l'association était acté », Michel Griffon, président de l'AEI

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Référence environnement : Pourquoi avoir choisir de mettre un terme à l’Association pour une agriculture écologiquement intensive ?

Michel Griffon : Dès le départ, le caractère éphémère de l’association était acté. Son objectif était d’assurer la promotion d’une agriculture plus écologique, fondée sur des données scientifiques, pour l’ensemble du secteur. La mission est remplie. D’autres structures se sont emparées du sujet, à l’instar de la recherche, des chambres d’agriculture, des centres d’économies rurales, etc. Elles assurent la communication en la matière. Par ailleurs, la chaire AEI, liant la recherche et les entreprises privées sur le site d’Agrocampus Ouest, continue son travail.

R.E. : Quel bilan tirez-vous des travaux de l’association ?

M.G. : Elle a participé à un mouvement profond de l’évolution de la pensée technique en France, qui a abouti à l’agro-écologie. Même si beaucoup d’agriculteurs n’utilisent pas ce terme, ce nom est désormais employé dans la moitié des articles techniques agricoles. Les agriculteurs pensent à réduire le travail du sol et l’utilisation des pesticides. Nous avons apporté un cadrage technique qui a été élargi aux autres modes de production. L’AEI a eu beaucoup d’influence dans l’Ouest de la France, en Champagne et dans le Sud-Ouest, des régions d’agriculture assez intensive.

R.E. : Quelle sera la suite de l’aventure ?

M.G. : Nous examinons la possibilité avec l’École supérieure d’Angers (ESA) de continuer avec des vidéos, des mini-conférences afin de communiquer sur le sujet. Nous sommes également en train d’écrire une alternative de politique agricole, qui prend en compte l’agro-écologie, l’agriculture collaborative, les politiques de qualité, l’influence des territoires, la réforme du marché du foncier, etc. Nous avançons dans un contexte qui ne ressemble pas à ce que nous avons connu. L’idée d’un think tank émane également. Et puis, nous devons préparer nos derniers entretiens de l’AEI, qui auront lieu le 22 février 2018, à l’ESA d’Angers, sur trois jours. Nous voulons partir dans la joie.