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Le CGAAER publie ses recommandations pour développer la bioéconomie dans les régions

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Depuis la loi Notre, les régions ont une compétence exclusive dans les domaines clés de la bioéconomie : le développement économique, l'innovation, l’aménagement du territoire ou encore l’environnement. Le secteur est de plus pourvoyeur d’emplois. Pourquoi, dans ce contexte, peu de régions l’ont-elles développé ? C’est la question à laquelle a tenté de répondre le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) dans un rapport publié le 24 septembre sur la place des régions dans la bioéconomie.

Une approche globale insuffisante

Premier élément de réponse : les thèmes liés à ce sujet sont traités dans des schémas régionaux différents comme les plans de développement économique, d’innovation et d’internationalisation, de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, des smart specialisation strategy (S3), de la biomasse, etc. « Une appropriation globale du sujet est donc rare », estiment les experts. Autre raison évoquée : l’utilisation des bioressources est parfois davantage opportuniste que répondant à une véritable stratégie.

Les auteurs émettent une série de recommandations : mieux accompagner les start-up afin qu’elles puissent passer à l’échelle industrielle, développer la communication « en insistant sur le fait que la bioéconomie doit se fonder sur des ressources renouvelables gérées durablement et valorisées en tant que telles », ou encore ouvrir l’accès des données de l’observatoire national des ressources en biomasse.

Une gouvernance État-Région

Le CGAAER propose également une nouvelle gouvernance avec un partage des rôles : au conseil régional, le pilotage de la gouvernance de la bioéconomie ; et aux services de l’État, un rôle de veille pour l’adéquation des projets avec la ressource et des stratégies régionales avec la stratégie nationale.

Les auteurs du document suggèrent la mise en place d’un comité national de la bioéconomie coprésidé par le Premier ministre (ou, en son absence, le ministre de l’Agriculture) et le président de Régions de France. Ainsi qu’une section thématique bioéconomie au sein du Conseil national de l’industrie (CNI), afin de conforter l’intégration de cette politique au sein du monde industriel.

Parallèlement, la mission recommande d’élargir le champ d’action des cellules préfectorales biomasse actuellement ciblé sur l’énergie, de renforcer le lien entre les services de l’État et l’Ademe ainsi que BPIfrance et de nommer dans chaque Draaf ou Dreal un référent bioéconomie.