Le climat breton de plus en plus propice à la vigne
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Le Haut conseil breton pour le climat, HCBC, publie son premier bulletin annuel sur le changement climatique. Si les cultures ont été touchées par des records de chaleur et un manque d’eau en 2022, le tableau n’est pas entièrement noir et des opportunités se dessinent pour les agriculteurs.
Un an après son installation, le Haut conseil breton pour le climat (HCBC) publie son premier bulletin annuel sur le changement climatique. Il dresse le bilan d’une année 2022 record en Bretagne. « Mais en raison du changement climatique, elle est appelée à devenir une année banale », indique le HCBC dans un communiqué daté du 3 avril.
Des conditions similaires à l’Anjou
Sur l’agriculture, le tableau n’est pas entièrement noir. Selon le HCBC, les conditions climatiques offrent de nouvelles opportunités : cacahuètes, pastèques, pois chiches, patates douces, soja, amandiers ou encore vigne trouvent désormais leur place dans le climat breton. Le cas de la vigne est cité comme le plus emblématique. « Le développement de la viticulture en Bretagne marque indéniablement l’ampleur des impacts régionaux du changement climatique », indique le HCBC.
Les indices bioclimatiques calculés pour 2010-2020 révèlent, à certains endroits de la Bretagne, des conditions thermiques similaires à celles d’Angers sur la période 1951-1980. Les raisins ont ainsi pu atteindre un potentiel alcoolique idéal, dans le Val de Rance, pour la production de vins effervescents dès début septembre, ou pour la production de vins tranquilles, blanc ou rouge, dès la troisième décade de septembre.
Des effets bénéfiques sur la biodiversité
Autre opportunité : le réchauffement des hivers favorise le fleurissement des plantes utilisées comme couverts hivernaux et donc l’augmentation de la biodiversité dans les zones de grandes cultures. La hausse de la présence des auxiliaires permet donc aux agriculteurs de pouvoir recourir plus facilement aux solutions fondées sur la nature pour protéger les cultures, indique le HCBC.
Les cultures maraîchères ont souffert
Bien sûr, les cultures, notamment maraîchères, ont été fortement touchées par le manque d’eau, avec un cycle réduit et décalé, des calibres des produits non conformes aux normes, des rendements insuffisants, etc. Le manque d’eau a également été préjudiciable au maïs, surtout pour les semis tardifs et en sols peu profonds.
Du côté des élevages, le volume et la qualité des productions fourragères ont été fortement dégradés : 25 % de déficit de pousse sur prairies permanentes en juillet ; 37 % de déficit en biomasse sèche sur les rendements maïs à l’automne. Une situation qui a amené les éleveurs à changer leurs pratiques, évoluant vers le maintien des animaux à l’intérieur en journée pour éviter les stress physiologiques, limiter les piétinements des prairies et favoriser la repousse de l’herbe. Les céréales et le colza semblent s’être montrés plus résilients à ces extrêmes climatiques, avec des rendements proches de la moyenne.
Le HCBC organisera son premier forum « Climat et territoires » le 2 juin 2023 à Lorient.