Le Comifer et le Gemas font le point sur la fertilisation raisonnée
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Économie circulaire avec la valorisation des digestats de méthanisation, fertilité des sols, outils d’aide à la décision, innovations dans les systèmes de culture avec l’emploi de couverts végétaux : plus de 400 personnes ont assisté à la treizième édition des rencontres de la fertilisation raisonnée et de l’analyse organisée par le Comifer (Comité français d’étude et de développement de la fertilisation raisonnée) et le Gemas (Groupement d’études méthodologiques pour l’analyse des sols) le 8 novembre à Nantes. L’occasion pour les professionnels, du chercheur au conseiller, de faire le point sur les études scientifiques et techniques en cours, en vue d’améliorer le conseil aux agriculteurs.
Agriculture de précision
« Ces rencontres sont importantes pour réaliser une veille agronomique, explique Grégoire Gratadoux, chef produits outils de pilotage à la Cavac (85). La coopérative va de plus en plus vers l’agriculture de précision : nous sommes partenaire de Be Api et nous cartographions les sols pour un conseil plus précis. » Ces échanges sont une excellente manière de sortir de la routine du conseil. « Tout ce qui concerne le raisonnement de la fertilisation m’intéresse logiquement, que ce soit les cultures associées, les couverts végétaux, les sols, les outils de pilotage, indique Jean-Luc Galais, animateur des équipes de production végétale à la Chambre d’agriculture d’Alsace. Et à notre niveau, nous n’avons pas les moyens de réaliser ce type d’expérimentations. » Pour Jérémy Chopin, responsable outils et service à Océalia (16), ces journées permettent de rencontrer les acteurs de la fertilisation. « La dynamique du phosphore ou encore l’utilisation des effluents m’intéresse particulièrement, indique-t-il. Si nous avons des éléments à notre niveau, les études présentées nous permettent de valider ce que nous observons. Nous voulons proposer un pilotage plus précis de la fertilisation, avec une modulation intraparcellaire. »
Aurélie Lemonnier, responsable de laboratoire de la coopérative Capseine (76) et membre du Gemas, s’intéresse aux analyses. « Capseine dispose d’une unité de méthanisation et souhaite commercialiser les digestats, indique-t-elle. Nous devrons donc parfaitement connaitre les éléments qu’ils contiennent et leur disponibilité pour conseiller les agriculteurs sur leur positionnement. »
Euralis mise sur les engrais verts
De son côté, Euralis Céréales met l’accent sur les atouts des couverts végétaux à vocation d’engrais verts en cultures de maïs. « Par simplicité et économie de temps, les mélanges proposés ne contiennent pas plus de trois espèces, indique Julien Saludas, responsable agronomie grandes cultures chez Euralis Céréales. Pour offrir une solution clé en main, nous proposons depuis trois ans le semis de couvert végétal par hélicoptère sur du maïs encore sur pied. » Parce que l’acceptabilité de l’approche passe par une appropriation par les agriculteurs, Euralis a constitué en 2016 un réseau de 20 agriculteurs testeurs, les agir-culteurs, qui expérimentent plusieurs techniques de couverts à effet fertilisant.