Le commerce équitable s’installe en Bretagne autour du sarrasin et du colza
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Après les céréales du Gers, la culture des petits fruits rouges des Monts du Lyonnais ou l’abricot du Roussillon, la Société coopérative (Scop) Éthiquable signe son douzième engagement avec les Greniers bio d’Armorique, première coopérative de céréales et oléagineux bio en Bretagne. Regroupant une soixantaine de producteurs, celle-ci a signé un contrat de trois ans avec la Scop, renouvelables, pour la commercialisation de farine de sarrasin et d’huile de colza, sous la marque Paysans d’ici. Cette dernière est encadrée par une charte de commerce équitable, assurant un prix rémunérateur aux exploitants.
« La coopérative nous a vendu une quinzaine de tonnes de farine de sarrasin et une dizaine de tonnes d’huile de colza en 2018. Ce sont de petits volumes, et une faible part de sa production globale, mais sur lesquels les agriculteurs ont un revenu garanti avant même de semer. Notre ambition est de sécuriser la production de ces deux produits, puis nous réfléchirons à augmenter les volumes et diversifier la gamme », détaille Adrien Brondel, agronome chez Éthiquable en relation avec les producteurs des Greniers bio d’Armorique.
Relocaliser la production de sarrasin
Ce partenariat est également au service de la relocalisation du sarrasin, issu à 85 % de l’importation, notamment depuis la Chine et les pays de l’Est. La commercialisation via la marque Paysans d’ici permet d’encourager cette culture, au fort intérêt agronomique mais aux rendements très aléatoires. « Les rendements peuvent varier de zéro à une tonne par hectare, en fonction de la pluviométrie. Nous assurons la sécurisation de cette démarche », explique Adrien Brondel.
Les premiers contrats ont été signés au cours de l’été 2017, plusieurs mois avant l’obtention du statut de coopérative pour les Greniers bio d’Armorique, leur permettant de vendre leurs produits. « Avant la mise en place de ce partenariat, les producteurs ne vendaient que de la matière première, et non des produits finis, et n’avaient pas de débouchés collectifs », rappelle Adrien Brondel.
Désormais, ces derniers ont le projet de s’équiper de silos, et d’un atelier de transformation, afin d’assurer leur indépendance totale.