Le Foll annonce un plan triennal pour dynamiser l’apiculture française
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Le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, a dévoilé, le 8 février, un « Plan pour le développement durable de l’apiculture » pour la période 2013-2015 à l’occasion d’un déplacement au sein d’une exploitation apicole dans la Sarthe. « Au-delà de l’aspect économique, la mise en place d’un plan de développement durable de l’apiculture doit permettre la préservation de la population d’abeilles, ce qui est indispensable à la vie végétale », a déclaré le ministre qui entend mobiliser des moyens nationaux et européens à hauteur de 40 millions d’euros pour ce plan triennal. Stéphane Le Foll veut faire de la France l’un des grands pays apicoles de l’Europe alors qu’elle importe 25 000 tonnes de miel sur les 40 000 consommées. Installation et formation Il veut notamment favoriser la formation et l’installation de jeunes apiculteurs. Il compte par ailleurs créer une formation de technicien en productions végétales, option apiculture, alors qu’aucun cursus spécialisé n’existe aujourd’hui. Un comité dépendant de FranceAgriMer devra rapprocher les agriculteurs et les apiculteurs. Un guide de bonnes pratiques sera rédigé et les chambres d’agriculture seront encouragées à soutenir les candidats à l’installation. Une aide à l’achat de reine fécondée sera également mise en place. Enfin, après avoir classé comme « nuisible » le frelon asiatique, « il convient maintenant d’organiser rationnellement la lutte » de ce prédateur d’abeilles, observe le ministre. Si la mise en place d’un observatoire national des résidus de pesticides dans l’environnement de l’abeille est prévue dès cette année, le plan n’envisage aucune nouvelle interdiction de pesticide. Les réactions En réaction au plan triennal pour dynamiser l’apiculture française, l’Union française des semenciers (UFS), propose des mélanges de semences pour les jachères apicoles, constituant des ressources florales et alimentaires variées pour les abeilles et une source supplémentaire de biodiversité. Afin de diminuer l’impact des pesticides sur la santé des colonies d’abeilles, l’UFS rappelle que 90 % de l’outil industriel français en semences de maïs est déjà certifié « Plan Qualité Poussières », 80 % en tournesol et 75 % en colza. L’Union des Industries pour la Protection des Plantes (UIPP) observe, pour sa part, que « la réussite d’un tel plan ne passera toutefois que par un travail collectif et multi-partenarial, basé sur le respect et la compréhension de tous les acteurs impliqués ». Enfin, directement concerné par l’interdiction de Cruiser, Syngenta observe que la Mortalité des abeilles concerne « toutes les zones de production » et que « l’agriculture compétitive ne peut donc pas être tenue pour seule responsable de cette situation ». Et de marteler qu’il convient de « s’attaquer aux véritables causes de la Mortalité des abeilles, à savoir le varroa, les maladies et les virus ».