Le Loiret se lance dans l’expérimentation des eaux usées traitées
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En France, 0,1 % des eaux usées traitées sont réutilisées. Dans le Loiret, où les ressources en eau peinent de plus en plus à suffire aux besoins, une étude prospective, à horizon 2070, a été lancée pour favoriser le déploiement de cette pratique. Les travaux devraient durer neuf mois.
Alors que les tensions sur la ressource en eau sont de plus en plus vives, l’enjeu de la réutilisation d’eaux usées traitées, dite Reut, dans le secteur agricole, fait de plus en plus parler de lui. Tandis que l’Union européenne a récemment publié des lignes directrices, et que certaines coopératives se mobilisent, le département du Loiret a annoncé le 22 septembre lancer une étude sur le sujet, en collaboration avec le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement, Cerema. Objectif : « cibler les secteurs de son territoire où la Reut serait appropriée et faciliter son développement », précise un communiqué.
Une prospective à horizon 2070
Pour y voir plus clair, le Loiret souhaite s’appuyer sur une analyse prospective à horizon 2070. À cette échéance, le débit des cours d’eau, dans le bassin Loire-Bretagne, est attendu en baisse de 10 à 40 %, et la recharge des nappes pourrait connaître une diminution de 25 à 30 %. Une étude de neuf mois va donc être lancée. Ses résultats seront mis à disposition des collectivités et des maîtres d’ouvrage, afin de mettre sur pied des projets de réutilisation des eaux usées. Cette analyse doit notamment permettre d’identifier les volumes et saisonnalités à privilégier, délimiter les secteurs où la Reut serait déployée, établir une cartographie des 214 stations de traitement des eaux usées pour voir au sein desquelles la Reut serait envisageable. « En passant d’une gestion linéaire (collecte, traitement, rejet) à une gestion circulaire de l’eau, les eaux usées traitées deviennent une ressource potentielle pour des usages tels que l’irrigation, l’arrosage des espaces verts, le rechargement de nappes, l’alimentation des zones humides, ou le nettoyage urbain », souligne le communiqué.
Des assecs de plus en plus fréquents
Si le Loiret dispose de ressources en eau souterraine et superficielle abondantes, les assecs sont de plus en plus précoces et fréquents d’année en année. Un tiers du territoire était ainsi en situation de crise dès juillet 2022 pour l’utilisation de l’eau. L’ensemble du département est d’ailleurs placé en zone de répartition des eaux, une classification qui concerne les zones caractérisées par une insuffisance des ressources par rapport aux besoins.
Pour rappel, seul 0,1 % des eaux usées sont réutilisées en France, contre environ 10 % en Espagne et en Italie.