Le négoce Naca veut développer les groupes 30 000
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Pour réduire l’usage des pesticides, les négociants de la région Centre-Val de Loire veulent s’insérer dans le dispositif des groupes 30 000. Six entreprises planchent sur le choix des thèmes, tournés vers l’agroécologie, appuyées par leur fédération régionale, la Direction régionale de l’agriculture et de la forêt, Draaf, et les Agences de l’eau.
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« La crainte est surtout liée à la capacité à motiver les agriculteurs à rejoindre un groupe 30 000 » : Nicolas Pugeaux, responsable environnement au NACA.[/caption]
La réunion d’information des services de la Direction régionale de l’agriculture et de la forêt, Draaf, sur la mise en place des groupes 30 000 devait se tenir le 23 mars. Suite à son annulation liée à la pandémie de Coronavirus, le Négoce agricole centre-atlantique (Naca) a souhaité maintenir la réunion en visioconférence. Six entreprises étaient présentes : les Ets Suplisson (Loiret), Martignon (Cher), Pissier et Leplatre (Loir-et-Cher), ainsi que Dupré Lardeau et Villemont (Indre).
Si les négoces de la région Centre-Val de Loire comptent déjà cinq groupes depuis 2017, rassemblant une cinquantaine d’agriculteurs, la région est en retard par rapport à d’autres, comme la Nouvelle Aquitaine qui en dénombre 21.
Avant la séparation de la vente et du conseil
« Nous voulons accélérer le pas sur les groupes 30 000, explique Nicolas Pugeaux, responsable environnement au Naca. D’autant que 2020 est la dernière année où nous pouvons le faire : avec la séparation de la vente et du conseil des produits phytosanitaires, les négociants ayant choisi la vente ne pourront plus animer de groupes 30 000, sauf ceux déjà existants. » Le temps presse donc pour les structures souhaitant s’y insérer. « Nous avons également loupé le coche des groupes Dephy du plan Écophyto, ajoute Nicolas Pugeaux. Les entreprises n’étaient pas prêtes et ces réseaux sont également plus lourds à accompagner. Nous voulons rattraper le coup et pousser les entreprises à promouvoir des systèmes qui permettent de réduire l’utilisation des produits phytosanitaires. Les négociants sont motivés : une dizaine de groupes devraient voir le jour. »
Rotation, biocontrôle ou couverts végétaux
Chaque réseau choisit un thème comme l’allongement de la rotation en introduisant de nouvelles cultures. « Nous travaillons avec des éleveurs locaux pour connaitre leurs besoins en légumineuses, explique le responsable environnement. Les groupes concernent surtout les grandes cultures, un seul regroupe des viticulteurs. » L’agriculture de conservation, l’utilisation des couverts végétaux, la conduite de la culture du colza plus économe en intrants, l’utilisation du biocontrôle, ou encore le suivi renforcé des ravageurs dans les parcelles, devraient également faire l’objet de groupes 30 000. « Une des clés de réussite est de bien choisir les thèmes et de savoir motiver les agriculteurs autour de lui », ajoute Nicolas Pugeaux.
Le Naca accompagne les négociants sur le montage du dossier. Les groupes reçoivent des financements des Agences de l’eau pour l’animation et la valorisation des actions et des résultats. Les entreprises ont jusqu’au 5 juin pour déposer leurs dossiers.