Le négoce Ternoveo et Terres Inovia partenaires pour étudier les liens entre colza et abeilles

Pour accompagner les agriculteurs dans la transition agroécologique et améliorer leur image auprès du grand public, le négoce Ternoveo a lancé, en 2016, le programme Terre des abeilles. Cinq ans plus tard, 68 agriculteurs des Hauts-de-France ont rejoint la démarche, en installant sur leur exploitation au moins trois ruches. « Chaque agriculteur s’engage à adopter une démarche éco-responsable en utilisant les bonnes pratiques culturales et, au besoin, à semer des plantes mellifères dans leur parcelle », assure Christophe Dubreucq, directeur commercial chez Ternoveo. Pour assurer la gestion de ses 300 ruches, Ternoveo a recruté, en 2019, trois apiculteurs salariés à plein temps. Une initiative qui a suscité l’intérêt de Terres Inovia, qui s’est associé à la démarche en début d’année 2021.

Du colza dans toutes les modalités

L’objectif de cette stratégie de partenariat entre les deux entités est d’analyser la place du colza dans l’alimentation pollinique des abeilles et en termes de production de miel. « Le colza fournit du nectar et du pollen en abondance et c’est une des premières cultures qui fleurit dans l’année. Sans colza, il n’y aurait pas d’apiculture telle que nous la connaissons », explique Nicolas Cerrutti, chargé d’études pollinisation et régulation naturelle chez Terres Inovia. Pour mener ses travaux, l’institut technique va s’appuyer sur le large panel de situations présentes au sein du programme Terre des abeilles. « Nous cherchions des colonies sédentaires pour comprendre la collecte de ressources mais nous souhaitions aussi trouver des situations où l’implantation du colza dans l’environnement de butinage est variable pour étudier plusieurs modalités », explique Nicolas Cerrutti. En effet, le colza peut varier de 1,5 à 20 % dans l’aire de butinage des abeilles.

selon les situations retenues pour l’étude.

30 ruches monitorées

Pour étudier la dynamique de gain de poids des colonies annuellement, Terres Inovia a équipé 30 ruches de balances connectées. « Cela va nous permettre d’étudier les prises de poids des ruches en temps réel que nous allons mettre en lien avec l’origine florale du pollen et du nectar collectés, et la proportion de colza présente dans l’aire de butinage », Nicolas Cerrutti. Les balances connectées transmettent des données d’acquisition de poids en continue mais renseignent également sur l’activité des abeilles, fortement influencée par le climat.

Trois ans de tests prévus

Pour analyser l’origine des espèces végétales butinées, des trappes à pollen ont été installées sur les ruches. « Il s’agit de peignes. Quand les abeilles rentrent avec du pollen sur les pattes, celui-ci tombe dans un bac de collecte. Ainsi nous connaîtrons la diversité des espèces

butinées », précise Nicolas Cerrutti. Terre des Abeilles est aussi un moyen pour le monde agricole de s’exprimer. « L’agriculteur a besoin des abeilles. Non seulement cela joue sur leur production grâce à la pollinisation mais en plus cela leur permet d’ouvrir le dialogue avec la société civile dans le cadre de la vente directe notamment », insiste Christophe Dubreucq.

Terres Inovia espère poursuivre son expérimentation sur trois années afin de sécuriser les résultats obtenus.