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Le programme Agrifaune sera l’une des priorités du futur Office français de la biodiversité

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« Oui, Agrifaune va continuer, assure Pierre Dubreuil, le directeur général de la préfiguration de l’Office français de la biodiversité (OFB). La transition agroécologique est au cœur du projet de l’OFB. Ce programme sera une de nos priorités. » Il s’exprimait à l’occasion des Journées nationales Agrifaune, le 16 octobre, projet porté depuis plus de dix ans par quatre structures : l'Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA), la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), la Fédération nationale des chasseurs (FNC) et l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Cette dernière structure, suite à sa fusion avec l’Agence française de la biodiversité (AFB), donnera naissance à l’OFB au 1er janvier 2020.

De la gestion de l’interculture au pastoralisme

L’objectif de cette initiative, lancée en 2006 : définir des actions soutenant la mise en place d’un modèle agricole durable compatible avec le développement du petit gibier et de son habitat, mais aussi la préservation de la biodiversité. Pour cela, plusieurs pôles d’actions ont été identifiés, mises en place dans 70 départements, par près de 200 agriculteurs : les couverts d’interculture, les bordures de champs, la viticulture, le machinisme, les herbages, l’organisation parcellaire, la faune de montagne et le pastoralisme, les aménagements innovants, les tests de pratiques dans des lycées agricoles.

« Chaque région travaille plus précisément sur certains thèmes, les priorités ne sont pas les mêmes en fonction des territoires », précise François Omnes, chargé de mission agriculture, faune sauvage et chasse à l’ONCFS. Autre objectif du programme : donner de la visibilité aux mesures les plus efficaces.

Vers une évolution du périmètre d’action d’Agrifaune

Avec la prise en fonction prochaine de l’OFB, le périmètre d’action va semble-t-il évoluer. « Agrifaune n’avait jamais revendiqué agir sur les sujets de la protection de la ressource en eau ou la baisse de l’utilisation des produits phytosanitaires. Avec la création de l’OFB, nous allons davantage mettre en avant l’impact des pollutions diffuses sur l’eau et focaliser notre action sur la biodiversité », explique François Omnes. De nouveaux sujets d’étude devraient être formalisés d’ici à l’année prochaine.

« Agrifaune ne peut plus reposer que sur des discussions entre agriculteurs, nous devons ouvrir les débats et aller dans le sens de l’intégration des filières à cette démarche », plaide Olivier Thibault, directeur général de l’ONCFS. Président de la chambre d’agriculture de la Manche et référent biodiversité au sein du bureau de l’APCA, Pascal Férey évoque, quant à lui, l’idée d’élargir le socle du programme à d’autres structures, telles que des associations de protection de l’environnement. « Nous sommes à un point d’étape, pour confirmer que l’aventure continue. À nous de passer la vitesse supérieure désormais », conclut Thierry Clerc, président de la fédération interdépartementale des chasseurs d’Île-de-France.