« L'eau devient une politique d'aménagement du territoire », Thierry Burlot, Agence de l'eau Loire-Bretagne
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Le onzième programme de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, pour 2019-2024, sera voté par le Comité de bassin le 4 octobre 2018. « Notre première préoccupation a été la préservation du budget », explique Thierry Burlot, président du Comité de bassin Loire-Bretagne. Une bataille gagnée puisque Nicolas Hulot, avant son départ, a rétabli à 350 millions d’euros l’intervention financière de la structure, contre 290 millions d’euros initialement prévu.
Moins de 40 % des masses d’eau conforme
La priorité de l’Agence reste la reconquête de la qualité des eaux. « Moins de 40 % des masses d’eau sont conformes à la réglementation européenne, affirme Thierry Burlot. Un chiffre qui tombe à 1 % en Vendée et 2 % en Loire-Atlantique. Contrairement à des idées reçues, la Bretagne n’est pas le plus mauvais élève, avec plus de 40 % des masses hydriques en conformité. Heureusement que l’Auvergne tire vers le haut les chiffres du bassin. »
Les conséquences du réchauffement climatique constituent le deuxième enjeu fort. « Même en Auvergne, que l’on nomme historiquement la réserve d’eau de la France, le manque devient un sujet. » Comment s’adapter aux épisodes de plus en plus nombreux de sécheresse et d’inondations, quels impacts sur les rendements des cultures, quelles solutions ?
« Le droit à l’eau est le droit au développement économique »
« L’Agence de l’eau met le dossier des retenues d’eau sur la table, indique le président du Comité de bassin. Il nous faut nous concerter sur ce sujet et dépasser les clivages. Le droit à l’eau est le droit au développement économique. Si l’eau n’est pas disponible en quantité et en qualité, le territoire est fragilisé. » L’enjeu de l’eau dépasse ainsi les questions environnementales, selon Thierry Burlot : « J’espère que la deuxième partie des Assises de l’eau sera l’occasion d’échanger sur le lien entre économie, aménagement du territoire et préservation de l’eau. »