Miser sur l’innovation plutôt que subir les contraintes règlementaires pour piloter la réduction des intrants, le plan Ecophyto. C’est pour répondre à ces enjeux que le groupe InVivo a annoncé, le 28 février à l’occasion du Salon de l’agriculture, le lancement de son réseau des « 1000 fermes numériques ». Il ambitionne de devenir un acteur majeur du conseil pour l’agriculture de précision. « Le monde agricole témoigne d’une vraie appétence pour le digital, explique Stéphane Marcel, directeur du pôle AgroDigital d’InVivo. L’agriculture de demain sera régie par l’innovation et non par les pratiques ancestrales. » Pour commencer, le réseau s’appuie sur 250 fermes pour la plupart déjà investies dans des solutions numériques et membres du réseau Dephy. La barre des 1000 exploitations devrait être atteinte en 2020. Pour Thierry Blandinières, directeur général d’InVivo, cette agriculture innovante est aussi un moyen de réconcilier les citadins avec les fermes, de servir d’exemple au-delà des frontières. Le groupe envisage de dupliquer ce modèle dans d’autres pays.

La force collective pour produire mieux

L’expérimentation va évaluer les solutions numériques les plus pertinentes et pérennes. L‘objectif est de fédérer l’initiative pour alimenter une stratégie collective et répondre à l’enjeu : produire plus et mieux. L’agriculteur reste le décisionnaire. « En fonction du système de production, ce ne seront pas les mêmes outils expérimentés, relève Carole Rocca, responsable du projet. Les technologies devront être choisies par l’agriculteur, et dialoguer les unes avec les autres. » Les fermes seront connectées afin de partager leurs données, lesquelles seront hébergées sur un cloud souverain agricole français. Une auto-évaluation régulière mesurera la pertinence des services numériques choisis.

Pour Stéphane Marcel, le bénéfice doit se percevoir à deux niveaux : par la création de valeurs économique, environnementale, sociétale et grâce au retour sur expérience des innovations afin de mieux les évaluer. Un cahier des charges structurant, tronc commun à toutes les initiatives, rendra crédible les comparaisons.

Les fermes seront équipées avec le soutien financier d’InVivo, des coopératives et pourraient bénéficier de fonds européens et régionaux. InVivo s’appuie sur des économies d’intrants rapides : eau, produits phytosanitaires, engrais. En investissant de 50 à 100 euros par hectare dans les outils numériques, l’amortissement devrait être obtenu en dix-huit mois.