Les chambres d’Agriculture n’attendent pas de signaux politiques pour s’intéresser à la thématique des circuits courts. C’est le message qu’a voulu passer l’Assemblée générale des chambres d’agriculture (APCA), lors d’un colloque organisé le 8 février à Paris. L’origine des aliments est en effet un thème qui n’agite guère les préliminaires de la campagne présidentielle. Au grand dam de Claude Cochonneau, président de l’APCA : « À l’heure où un Français sur deux admet ne plus savoir ce qu’il mange, et où 75 % des consommateurs se disent prêts à privilégier les productions locales, ce serait pourtant légitime. »

Bienvenue à la Ferme se met au drive fermier

Plusieurs élus locaux ont mis en avant les travaux en cours aux quatre coins de la France. À commencer par l’emblématique « Bienvenue à la Ferme », lancée par les chambres il y a 30 ans. « La démarche dépasse l’accueil sur les exploitations, précise Jean-Marie Lenfant, responsable du réseau en Normandie. 97 % des 8000 agriculteurs adhérents au réseau pratiquent la vente directe sous différentes formes. » Ainsi, au sein du réseau, le drive fermier est un mode de commercialisation encore restreint, mais dont le chiffre d’affaires a progressé de 30 % entre 2015 et 2016, pour atteindre les 3,7 M€.

Savoir innover aussi dans les modes de commercialisation

Souvent challengées sur l’innovation dans un registre très agronomique, les chambres d’Agriculture sont également à la recherche de nouveaux modèles de commercialisation des produits. Le principe du «  magasin partenaire » est ainsi testé en Normandie depuis septembre 2015. « Le point de vente ne nous appartient pas, mais il s’engage à mettre en avant Bienvenue à la Ferme, avec un minimum de produits du réseau provenant des régions limitrophes », explique Jean-Marie Lenfant. Le commerçant profite des atouts de la marque, qui gagne en visibilité. Une formule gagnant-gagnant qui pourrait se développer sur d’autres territoires.