Référence agro

Les parcs naturels régionaux réclament une place plus importante dans les décisions politiques

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Référence environnement : Qu’attendez-vous du ministère de l’Agriculture ? Jean-Louis Joseph : L’agriculture est présente dans le débat national car Stéphane Le Foll est un ministre entreprenant. Mais les territoires ruraux restent très silencieux, alors qu’ils ont toujours promu l’innovation et l’expérimentation. Nous voulons que ce message soit porté au plus haut de la politique, dans un contexte actuel d’évolution des politiques publiques et de débats sur différentes lois. C’est pourquoi, nous souhaitons passer avec le ministère de l’Agriculture une convention pluriannuelle d’objectifs sur trois ans, comme nous le faisons avec d’autres ministères, afin de faire reconnaître le rôle expérimental et innovant des parcs. C’est en cours, nous avons un accord de principe de Stéphane Le Foll. Nous souhaitons diffuser et transférer nos expérimentations de manière plus large sur le territoire afin qu’elles ne restent pas cantonnées aux parcs. Nous sommes concernés par de nombreuses politiques agricoles, comme la PAC où nous sommes partie prenante dans le débat. Nous intervenons dans la promotion des circuits courts, la transition énergétique, la valorisation des produits agricoles avec la marque « Parc », le foncier, l’agriculture biologique, les mesures agro-environnementales territoriales, le plan loup. Nous avons lancé le concours national des prairies fleuries que nous souhaitons étendre au niveau européen. R.E. : Comment se passe vos relations avec votre ministère de tutelle, celui de l’Ecologie ? J.-L. J. : Nous participons au grand débat avec Delphine Batho sur la transition énergétique et écologique. Ce sera le thème de notre congrès annuel les 2,3 et 4 octobre dans le parc de la Haute Vallée de Chevreuse. En effet, nous sommes impliqués sur l’efficacité énergétique, les énergies renouvelables, la mobilité, l’alimentation et les circuits courts, ou encore l’éco-construction. Quant à la mise en place des trames vertes et bleues, nous sommes dans la phase opérationnelle. R.E. : Vous êtes aussi concernés par la loi Duflot sur l’urbanisme en cours de concertation… J.-L. J. : Absolument. Cécile Duflot veut placer les SCOT, les schémas de cohérence territoriaux, très haut au niveau législatif. Nous lui indiquons que les chartes des parcs pourraient faire office de SCOT, afin d’éviter les chevauchements administratifs, et dans l’objectif d’une plus grande cohérence territoriale. Nous sommes aussi très attentifs à l’évolution des PLU, les plans locaux d’urbanisme. Nous craignons que nos chartes ne soient plus opposables au PLU quand un SCOT existe. *Les 48 parcs régionaux représentent 15 % du territoire national et pourraient, à horizon 2020, atteindre 20 %.