Les premières rencontres de la HVE témoignent du regain d’intérêt pour le dispositif
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Les premières rencontres nationales de la HVE se sont tenues, le 13 février, au ministère de l’Agriculture, co-organisateur de l’événement avec l’association pour le développement de la HVE. Devant plus de 250 personnes, producteurs, transformateurs, consommateurs, distributeurs, ONG et institutions ont expliqué les avantages de la Haute valeur environnementale (HVE) et la valeur ajoutée qu’elle génère. « Elle a été lancée en 2012 dans une indifférence générale, reconnaît Laurent Brault, responsable développement de la certification pour cette association et au sein des Vignerons indépendants. Les politiques ont récemment découvert qu’ils avaient à leur disposition un cadre pour améliorer les pratiques des agriculteurs et communiquer dessus grâce à un label. »
Plan biodiversité et Égalim
Le plan biodiversité du gouvernement a en effet inscrit l’objectif de 50 000 fermes au niveau 3 de la certification environnementale, soit la HVE, en 2030. Quant à la loi issue des États généraux de l’alimentation, elle instaure la possibilité d’introduire des produits dans la restauration collective, issus d’exploitations certifiées de niveau 1 et 2 jusqu’en 2029, puis uniquement en HVE à partir de 2030, dans la part des 50 % d’aliments bio ou de qualité.
La dynamique se concrétise dans les chiffres : « Autant d’exploitations ont été certifiées en 2018 que sur les cinq premières années du dispositif », indique Laurent Brault. Leur nombre a doublé en un an, passant de 841 exploitations HVE au 1er janvier 2018 à 1518 en 2019. 49 démarches sont reconnues de niveau 2, représentant plus de 12 000 exploitations.
L’ambition est le niveau 3, HVE
La viticulture reste le secteur le plus impliqué : 90 % des exploitations labellisées HVE disposent d’un atelier vigne. Mais les autres filières s’en emparent. Lors du colloque, les organisations de producteurs de tomates et concombres, des pêches et abricots, des pommes et poires, des noisettes ainsi que la fédération des maraîchers nantais, ont annoncé leur « investissement total » dans la HVE. « Chacune avait bâti son propre référentiel. Ils ont désormais tous l’équivalence de certification de niveau 2, explique Laurent Brault. Aujourd’hui, nous relevons nos ambitions et visons la HVE. Or, entre les niveaux 2 et 3, la marche est haute. Toutes ces organisations professionnelles ont décidé d’aider les producteurs à atteindre le dernier pallier. »
Communiquer sur le label
D’ailleurs, la grande distribution le réclame, notamment par souci d'homogénéiser les cahiers des charges. « Dix de nos principaux grands clients du secteur aval, agroalimentaire et distribution, ont intégré des objectifs d’approvisionnement reprenant la HVE comme socle commun de référencement des produits agricoles », témoigne Didier Livio, associé chez Deloitte développement durable. La région Nouvelle Aquitaine entend également accélérer le pas. À partir d’avril, elle financera en totalité la HVE et monte une structure qui gérera la certification sur son territoire dans un cadre collectif.
Reste désormais à faire connaitre le label auprès du grand public. Ce qui demande des moyens financiers. Didier Livio plaide pour un plan de communication massif de cinq à dix millions d’euros par an pendant cinq ans, que devront financer les fonds d’État, européens et privés.