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Les régions planchent sur les futurs bulletins de santé du végétal. Exemple en Champagne-Ardenne

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__A n’en pas douter, l’axe 5 du plan Ecophyto 2018 visant à renforcer les réseaux de biosurveillance des bio-agresseurs s’avère stratégique pour réussir, à terme, à réduire les quantités de produits phytosanitaires utilisés.__ En proposant de mettre au point des « bulletins de santé du végétal » en remplacement des avertissements agricoles, le ministère de l’Agriculture va certainement dans le bon sens. Le souci, c’est qu’au 4 décembre, la note de service de la DGAL présentant en détail le réseau n’était toujours pas envoyée aux Directions régionales de l’agriculture. Pourtant, le temps presse : le ministère souhaitant une mise en place progressive du système l’année prochaine pour une montée en puissance en 2009-2010.Voilà pourquoi, les futurs partenaires régionaux (PV, chambres d’agriculture, instituts, coopératives, négociants…) sont invités à se rassembler, à réfléchir ensemble. Et c’est ce qu’ils font en ayant en tête l’idée qu’être source de propositions peut avoir du bon ! En Champagne-Ardenne, pour la filière viticole, la cause est entendue. C’est le CIVC (Comité interprofessionnel du vin de Champagne) qui s’occupera, à compter du 1er janvier 2009, la rédaction et l’édition des futurs bulletins de santé du végétale. Pour les grandes cultures, le dossier n’est pas aussi avancé. C’est Gérard Catin, de la chambre d’agriculture de la Marne qui coordonne les échanges à l’échelle régionale. « Pour l’heure, mon rôle est plutôt de centraliser les interrogations de chacun : et elles sont nombreuses », confie-t-il. La première concerne le réseau d’observation en tant que tel : qui fera les observations, sur la base de quel protocole, à quel rythme, qui rédigera le compte-rendu, qui le validera, qui le financera, quid de la réactivité ? L’un des impératifs est aussi de faire preuve d’équité entre les différents partenaires. « Il ne faut pas que les structures bien organisées fassent tout le travail pour les autres. Il faut mettre en place un système d’échange de compétences. Pas simple », reconnaît-il. A.G. Dans cette région, la Protection des végétaux a cessé d’émettre des avertissements depuis le 31 décembre 2007. « Ils ont depuis été remplacés par les bulletins d’informations phytosanitaires. Diffusés une fois par mois, gratuitement par mail, ils reprennent des informations réglementaires, techniques, des bilans agrométéorologiques… sans toutefois aller jusqu’au conseil, explique Gilles Hugerot. Ces bulletins sont à mon sens très différents de ce que pourront être les futurs bulletins de santé du végétal même s’ils en reprennent un peu la philosophie : utiliser un réseau d’observateurs d’horizons divers pour transmettre de l’information et non du conseilサ. Car rappelons-le, selon le Ministère, ォ la préconisation relève du domaine privé et concurrentiel サ. A charge donc ensuite pour chaque structure de diffuser, si elle le souhaite, un bulletin de préconisations avec recommandations de programmes, de produits, de doses. Que deviendront alors tous les messages, les conseils, les réseaux d’observation, les alertes… propres à chaque structure et bien ancrés dans le paysage régional ? Tous se posent la question.