Les territoires mobilisés autour de leur agriculture
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« 1 600 exploitations ont bénéficié d’un conseil stratégique pour prendre de la hauteur. Nous avons mobilisé 30 millions d’euros pour cela. » Hervé Morin, président des Régions de France et de la Normandie, s’exprimait à l’occasion de la Convention 2018 des chambres d’agricultures, le 19 septembre à la Cité des Sciences à Paris.
Un exemple, parmi d’autres, pour démontrer que les Régions s’impliquent dans le développement de l’agriculture. En toute légitimité : « L’agriculture est différente en Île-de-France, dans le pays d’Auge, dans l’Est ou à Apt, justifie l’ancien ministre de la Défense. Il faut des politiques différenciées dans les territoires. En Normandie, nous avons bâti un système de co-construction avec les exploitants pour répondre à nos besoins. »
Préserver le foncier
Une agriculture qui a sa place dans les Schémas de cohérence écologique, SRCE. « Nous avons identifié les terres à fort potentiel pour les protéger, explique Philippe Saurel, maire et président de l’agglomération de Montpellier. L’agriculture constitue un des sept piliers de notre politique. » François Beaupère, président de la Commission territoires de la chambre d’agriculture des Pays de la Loire, insiste également sur l’urgence de préserver le potentiel agronomique des terres pour nourrir une population en hausse : « Il faut que tous les acteurs sur le territoire réfléchissent à la reconquête et la relocalisation de la production agricole. Dans la restauration hors domicile, 80 % de la volaille est importée alors qu’il existe des producteurs locaux. »
Tourisme et culture
Dans le Vaucluse, Dominique Santoni, conseillère départementale du canton d’Apt, affirme également que les plans locaux d’urbanisme contribuent à sauvegarder le foncier agricole. Une préservation essentielle dans une région où l’agriculture fait partie intégrante du développement touristique et culturel. « Nous menons des actions sur les circuits courts, les marchés paysans, les projets alimentaires territoriaux avec le parc naturel du Lubéron, explique-t-elle. Les politiques de restauration hors domicile, éducative, de lutte contre l’obésité, d’installation de nouveaux agriculteurs, touristiques trouvent une unité dans les stratégies territoriales. »
Les chambres, partenaires
Convention 2018 des chambres d’agriculture oblige, ces dernières ont été citées comme des structures alliées essentielles au développement des régions. « Nous ne disposons pas de leur compétences », reconnait Philippe Saurel. Un avis partagé par Hervé Morin : « Les chambres sont des partenaires naturels. Pourquoi ne pas conduire ensemble des expérimentations pour produire sans glyphosate ou pour relancer l’installation de jeunes agriculteurs ? », questionne-t-il. Pour François Beaupère, les chambres doivent aider à améliorer le dialogue entre les agriculteurs et les citoyens. « Les opérations portes-ouvertes sont de belles opportunités », indique-t-il.