La coopérative Les Vignerons de Buzet (Lot-et-Garonne) met en place des paiements pour services environnementaux. Ce concept avait été évoqué par Emmanuel Macron, en octobre à la mi-parcours des États généraux de l’alimentation. Carine Magot, responsable technique de la coopérative, se défend d’avoir suivi le mouvement : « Nous avons été très contents d’entendre le Président de la République aller dans ce sens, mais nous avons lancé nos réflexions il y a plus d’un an, début 2017 », explique-t-elle.

Un quart du vignoble concerné

Ces premiers paiements, ou PSE, interviendront au moment des prochaines vendanges. Ils récompenseront les quinze viticulteurs optant pour la confusion sexuelle sur leurs vignes depuis ce mois d’avril 2018. Quelque 220 hectares, soit un quart du vignoble de la coopérative, sont concernés : certaines parcelles sont remaniées ou associées pour constituer un ensemble cohérent et assez vaste pour que le dispositif soit efficace.

Couvrir les frais, et un bonus incitatif

La coopérative propose 225 € pour chaque hectare protégé via la confusion sexuelle. « Nous comptons les 150 € de matériels, le coût de la main d’œuvre et nous ajoutons un bonus pour inciter les adhérents à sauter le pas », précise Carine Magot. Soit près de 50 000 € pour cette première année. « Pour le moment, c’est auto-financé. Mais à terme, nous voulons mobiliser plus de viticulteurs et plus de surface, il faudra trouver des voies de valorisation sur nos produits. » La mise en place d’un dispositif national, tel que celui annoncé par Emmanuel Macron, pourrait également faciliter le déploiement de ces PSE.

En attendant, des déclinaisons sont envisagées à l’échelle de la coopérative, en faveur de pratiques bénéfiques à la qualité de l’eau et du sol, à la qualité de l’air et à la biodiversité. L’implantation de couverts végétaux entre les rangs, dont les atouts en termes de biodiversité et de richesse des sols, pourraient être ainsi encouragées.