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« Merci les algues ! » se développe dans toute la France

Le | Projets-territoriaux

Depuis son lancement en janvier 2020, « Merci les algues ! » a grandi. La démarche, fondée sur l’usage de solutions à base d’algues pour réduire les intrants en productions végétale et animale, séduit les acteurs de la filière, depuis les agriculteurs et leurs distributeurs, jusqu’aux consommateurs.

L’assemblée générale de « Merci les algues ! » s’est tenue le 29 juin, à Saint-Etienne-du-Gué-de-l’I - © D.R.
L’assemblée générale de « Merci les algues ! » s’est tenue le 29 juin, à Saint-Etienne-du-Gué-de-l’I - © D.R.

Un an et demi après son lancement, « Merci les algues ! », ou MLA, tenait le 29 juin sa première assemblée générale. L’objectif affiché est de réduire la chimie de synthèse en agriculture et agroalimentaire, avec l’aide des produits à base d’algues, pour une filière plus « responsable et durable ».

Des coopératives et négoces

Le concept essaime. De 13 adhérents lors de sa création, la structure en compte désormais 38 sur toute la filière alimentaire, dont Olmix, son fondateur, Agriculteurs de Bretagne, des meuniers, mais aussi des distributeurs. L’association a démarré avec GN solutions, un négoce breton adhérent au réseau Impaact. Depuis, les Ets La Borderie en Occitanie, également dans Impaact, la coopérative UAPL dans le Maine-et-Loire, et Proxiel agriculture, une filiale de Limagrain et d’Avril, ont rejoint MLA. « Nous allons proposer aussi à la grande distribution de nous rejoindre, maintenant que certains produits sont commercialisés chez Système U, Carrefour, Auchan ou encore Casino », indique Jeanne-Marie Robert, coordinatrice et responsable marketing MLA.

Supprimer les fongicides et insecticides grâce aux algues

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« Merci les algues ! » se développe dans toute la France - © D.R.
« Merci les algues ! » se développe dans toute la France - © D.R.

L’objectif de « Merci les algues ! » est de réduire la chimie de synthèse en agriculture et agroalimentaire, pesticides et antibiotiques en tête.[/caption]

MLA a commencé avec la filière blé de meunerie, avec la société Paulic située dans le Morbihan, et GN Solutions. De 80 hectares en 2020, la filière compte désormais près de 500 ha et 60 agriculteurs. La coopérative UAPL a rejoint cette année la démarche avec 30 ha. À travers un cahier des charges, les conseillers bâtissent avec les agriculteurs « des itinéraires algo-sourcés », à base de biostimulants et de solutions de biocontrôle, mais aussi de préconisations agronomiques permettant de supprimer les fongicides et insecticides de synthèse. « C’est plus difficile pour les herbicides, nous y travaillons », ajoute Jeanne-Marie Robert. Des contrats sur trois ans, avec une base de prix de 195 euros la tonne, sont signés avec les partenaires de l’aval. Or, les cours du blé sont actuellement hauts. « Ce prix se situe hors des prix spéculatifs à la baisse ou à la hausse comme c’est le cas actuellement, argumente Jeanne-Marie Robert. Les prix sont réactualisés chaque année sur la base d’une évolution moyennée sur les trois années précédentes. »

De la Bretagne à l’ensemble du territoire

La culture du blé MLA se développe dans l’Hexagone. En Occitanie, les Ets la Borderie ont démarré sur 30 ha avec le moulin Rivières. Dans les Hauts de France, c’est le groupe Carré qui a rejoint l’aventure avec 100 ha. Quant à la région Auvergne, elle compte désormais 50 ha mis en place par Proxiel Agriculture avec le moulin Sauvin.

Des essais sont en cours sur les pommes de terre et les légumes. « Sur ces filières, il est possible de réduire de 50 à 60 % les indices de fréquence de traitement, IFT », précise Eric Philippe, co-président de MLA et responsable filière chez Olmix.

Une filière œuf sans antibiotique

Sur les filières animales, l’objectif est de réduire l’usage des antibiotiques. L’entreprise Cocorette, située à Doullens dans le Nord, commercialise déjà avec MLA des œufs issus d’élevage de plein air sans aucun antibiotique. 250 000 poules sont aujourd’hui concernées pour un objectif de 400 000 d’ici à la fin de l’année et 800 000 dans deux ans. La structure alloue une prime de deux centimes d’euros par kilo d’œufs aux éleveurs adhérents à la démarche. Une stratégie qui devrait permettre à Cocorette d’obtenir le label « commerce équitable » avec Agri-Ethique.

Des tests sont réalisés sur la volaille de chair et en production porcine. « Nos résultats depuis 2019 sont très bons mais nous devons encore trouver l’axe de développement commercial », reconnaît Eric Philippe. Enfin, sur les bovins, MLA travaille avec Myabi pour de la viande de bœufs très haut de gamme et expérimente les bienfaits des algues en production laitière.

Des allégations sur les produits

Pour séduire les consommateurs, MLA a réalisé ce printemps, grâce à l’application Scanup, un sondage auquel ont répondu plus de 22 000 acheteurs. Les réponses ont permis aux membres de l’association de peaufiner leur communication. Elle se fera désormais sous la bannière générale « produire autrement », et avec les mentions « sans antibiotique » et « cultivé sans insecticide ni fongicide. »