Micro-méthanisation : un prototype inauguré près d’Angers
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Pour la GAEC des Buissons, la micro-méthanisation à la ferme en voie liquide, ça marche. En fonctionnement depuis un an sur la commune de Saint-Lambert-la-Potherie près d’Angers et inaugurée le 13 février, l’unité a atteint ses objectifs en terme de production d’énergie. Il faut dire que l’exploitation a bénéficié de sérieuses aides : sur un investissement total de 610 000 euros, l’Ademe a versé 218 718 euros et le Conseil régional a débloqué une enveloppe de 36 202 euros. Par ailleurs, la coopérative Terrena est partie prenante de ce projet qui fait partie des démarches sentinelles de l’entreprise. Cette initiative consiste à partager la prise de risque des adhérents qui tentent de mettre en place des innovations prometteuses. Ainsi, si l’exploitation n’atteint pas 80 % des objectifs fixés dans les deux premières années, Terrena prend à sa charge la moitié de la perte ainsi que la moitié du coût de l’abandon si le projet est stoppé. A l’inverse, si la structure va au-delà des objectifs, la moitié de la recette supplémentaire va à la coopérative. Une sécurité qui a permis l’obtention du prêt du Crédit agricole. Les organismes estiment que cette unité est un prototype dont le calibrage pourrait servir au développement de la technique. Réduction des engrais azotés Concrètement, l’installation traite en automatique 7 000 m3 de lisiers de 115 vaches par an, produit 400 000 kw d’électricité, soit l’équivalent de la consommation de 60 familles, et 250 000 kw de chaleur qui permet de chauffer quatre habitations et l’eau de la salle de traite. Le digestat est utilisé comme fertilisant : l’exploitation a réduit de 20 % son utilisation d’engrais classique. Alors que de nombreuses unités de méthanisation n’atteignent pas rentabilité escomptée, pourquoi celle du GAEC du Buisson y parvient-elle ? « Les facteurs sont identifiés : la taille de l’exploitation pour produire suffisamment de lisiers, l’utilisation du lisier de bovins particulièrement méthanogènes, la technologie de Host », explique Christophe Couroussé, directeur du marketing stratégique et de la communication de Terrena. Un traitement rapide des lisiers Host fait en effet valoir certains atouts de sa technologie : une mobilisation et un stockage rapide des lisiers en moins de 24 h qui n’entame pas son pouvoir méthanogène, une performance du digesteur qui permet de traiter 128 m3 de lisier dans un temps de séjour court (8 à 10 jours), une standardisation de l’unité commercialisée et une préfabrication des éléments. Par ailleurs, grâce à l’automatisation du traitement des lisiers (raclage, brassage, broyage, pompage), l’unité est autonome en termes d’approvisionnement. Un confort pour les exploitants. L’Ademe y croit en la micro-méthanisation. « Mais il faut pour cela que la ressource soit locale et disponible en quantité suffisante, et que la valorisation de l’énergie soit totale », indique Roland Gérard, directeur de l’Ademe Pays-de-la-Loire.