Les 18 et 19 novembre, Orléans a accueilli la deuxième édition du salon Open Agrifood sur le thème de l’alimentation. Plus de 1 200 participants se sont rendus à cet événement porté par les acteurs de la chaîne agro-alimentaire : du producteur jusqu’au consommateur. « Orléans doit devenir la capitale mondiale du dialogue citoyen au service d’une agriculture et d’une alimentation soutenables et responsables. » Ce sont les mots de Xavier Beulin, président de l’événement. Qui interpelle les pouvoirs publics pour sublimer les initiatives prises par les acteurs de la filière agro-alimentaire, notamment pour répondre aux enjeux alimentaires, mais aussi pour apporter des solutions contre le changement climatique. Erik Orsenna, académicien, a de son côté rebondi sur le thème de l’édition 2015, À table citoyen : « Qu’est-ce que la table ? L’apprentissage de la civilité ! On y apprend le partage, l’écoute, l’attention. L’Unesco a d’ailleurs indiqué que le repas à la française devrait être inscrit comme modèle de civilité. La table c’est aussi la connaissance. On y apprend comment les produits ont été conçus, d’où ils viennent. » En raison des mesures gouvernementales de sécurité suite aux attentats de Paris, les étudiants n’ont pu répondre présent. Michel Griffon, co-président du Comité éthique et scientifique d’Open agrifood, juge pourtant nécessaire la participation de la jeunesse à ce type d’évènement : « Nous avons besoin de la relève ! a-t-il souligné. Nous devons défendre l’art de vivre à la française et exprimer l’âme de nos produits. »
- Quinze propositions pour réduire les gaz à effets de serre
Dans le cadre des nombreux ateliers et forum de discutions répartis sur la ville, le palais des sports d’Orléans a accueilli, le 19 novembre, 400 représentants de la chaîne agro-alimentaire pour partager leur vision sur la Cop 21. Agriculteurs, coopératives, entreprises agroalimentaires, distributeurs… ont rédigé une note blanche à destination de
Laurent Fabius, afin de montrer les engagements de la filière agro-alimentaire contre le changement climatique et les GES. Dans ce document, quinze leviers de réduction des gaz à effet de serre ont été proposés, de la phase de production à celle de distribution/consommation. Ils ont été sélectionnés à partir du diagnostic AgriCO2 établi par
Terrena pour le stade de la production, selon les propositions du livre vert de
l’Ania et les recommandations du cabinet Utopies. Les participants ont d’ailleurs été invités à isoler deux mesures grâce au vote électronique. La lutte contre le gaspillage et l’optimisation de la logistique et du transport ressortent en priorité.
- Quatre projets sélectionnés pour 2016
Parmi la dizaine de projets délivrés par les quatre groupes de travail de l’Open Agrifood Initiatives, quatre ont été sélectionnés lors l’assemblée plénière du 19 novembre organisée au palais des sports :
- une journée nationale sur les métiers de l’agroalimentaire,
- une appli « dis-moi où ? » pour savoir qui peut recevoir le grand public à côté de chez soi parmi les fermes et transformateurs,
- une démarche sur la gestion de la ressource en eau,
- Hup’agri, une application de partage de connaissances.
Ils devraient voir le jour en 2016. Reste à trouver des financements.
- La communication pour redonner confiance en l’alimentation
Le 19 novembre, un colloque d’Open agrifood s’est penché sur la sécurité sanitaire des aliments. Malgré une qualité sanitaire sans cesse meilleure, l’inquiétude des consommateurs croît. Pascale Hébel, directrice du département Consommation du Credoc*, note une montée des inquiétudes chez les consommateurs sur cette thématique.
Rémi Rocca, directeur achats-qualité-logistique chez McDonald’s France, confirme que la suspicion d’intoxication alimentaire progresse. « Preuve en est : nous avons noté une multiplication par quatre du nombre d’appels de consommateurs sur ce sujet depuis quatre ans, a-t-il insisté. Parallèlement, les consommateurs perçoivent une baisse de qualité des aliments alors que les cahiers des charges sont de plus en plus exigeants. » Pour
Pascale Hébel, « le secteur agricole et agroalimentaire doit être plus transparent. Il faut redonner confiance en prenant la parole, en expliquant la réalité des choses, et encore plus sur les sujets tendus tels que les OGM, les pesticides… »
Rémi Rocca partage l’idée d’une nécessité de pédagogie et d’ouverture, qui « doivent être menées à tous les niveaux de la chaîne agroalimentaire, du producteur au distributeur. » Les avis d’experts peuvent venir en appui pour accompagner cette démarche visant à rassurer le consommateur et à ré-enchanter l’alimentation.
Daniel Nairaud, directeur du FFAS, Fonds français pour l’alimentation et la santé, a ainsi annoncé que sa structure allait lancer une réflexion afin de pouvoir apporter une réponse scientifique sous 24 heures après toute médiatisation d’une allégation concernant l’alimentation.
- 23 projets étudiants reçus
En réponse à l’appel à candidature lancé sur la thématique de l’alimentation responsable, les organisateurs d’Open Agrifood ont reçu 23 projets étudiants. Neuf d’entre eux ont été sélectionnés pour passer un oral devant des professionnels. Les jeunes n’ayant pu venir pour des raisons de sécurité, l’oral n’a pu avoir lieu. Les établissements sélectionnés pour l’oral : - En pré-bac : MFR Pithiviers, MFR Azay-le-Rideau, - En post-Bac : Lasalle Beauvais, L’ESA, L’IFRIA (2 équipes) et l’ESCEM, - En vidéo : l’ISA Lille, l’ESCEM. AD et DR
* Credoc : Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie