Pesticides et riverains, la Chambre d’agriculture de Gironde lance un projet pilote
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Accompagner dix viticulteurs girondins, dans leurs pratiques techniques et dans leur communication. C’est l’objectif de la Chambre d’agriculture de Gironde, qui a obtenu pour cela un financement régional, dans le cadre d’un appel à projets portant sur la réduction de l’exposition des riverains aux pesticides. Avant, pourquoi pas, de changer d’échelle.
La Chambre d’agriculture de Gironde est l’un des huit lauréats d'un appel à projets mené dans le cadre du Plan régional santé environnement de la région Nouvelle-Aquitaine. La thématique de cet AAP, dont les résultats ont été publiés mi-décembre 2021, porte sur la réduction de l’exposition des riverains aux pesticides. « Nous travaillons ce sujet depuis plusieurs années, précise Géraud Peylet, en charge du projet à la Chambre. Avec une collectivité de communes de la Haute-Gironde, qui nous a consulté sur une action visant à limiter les dérives à proximité de sites dits sensibles en 2021, nous avons suivi quatre viticulteurs dont les parcelles étaient proches d’écoles, de lieux publics. »
Un suivi hebdomadaire
L’objectif, cette fois, est de travailler sur une échelle revue à la hausse : la Chambre active ses réseaux, notamment les organismes de gestion des appellations viticoles, pour trouver dix producteurs proches de sites sensibles ou tout simplement de lotissements. Le focus est placé sur des agriculteurs conventionnels. Grâce à l’enveloppe de 35 000 euros débloquée par la Dreal, les producteurs retenus bénéficieront d’un accompagnement des conseillers techniciens de la Chambre. « Toutes les semaines, en saison, des recommandations leurs seront faites, ainsi qu’un bilan global en fin d’année », précise Géraud Peylet.
Des enjeux techniques et de communication
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La Chambre d’agriculture a développé une appli, BVE33.[/caption]
Ce conseil se déclinera sur plusieurs axes : le réglage du pulvérisateur, le choix de produits avec une orientation vers les produits autorisés en bio, et la médiation avec les riverains, qu’il s’agisse de particuliers ou de responsables de sites publics. « C’est une partie moins technique, mais tout aussi essentielle, plaide Géraud Peylet. Les viticulteurs ne sont pas toujours à l’aise, mais l’objectif est aussi de favoriser les échanges. » Autre sillon à creuser, au cas par cas : l’arrêt des herbicides en inter-rangs. « Certains s’en passent déjà, rappelle Géraud Peylet. Avec la prégnance des débats sur le glyphosate, c’est un sujet à part entière dans les discussions avec les riverains ! »
Les agriculteurs sont également invités à utiliser une application, BVE33, pour bien vivre ensemble. Développée depuis 2021, elle a pour objectif d’aider le viticulteur à informer de ses pratiques les riverains et promeneurs situés à proximité des parcelles traitées.
Un modèle à reproduire
A priori, le projet sera mené uniquement sur 2022. Mais la Chambre espère en faire un modèle à reproduire. « En viticulture, les démarches qui fonctionnent sont susceptibles de faire boule de neige, affirme Géraud Peylet. L’idée est de voir ce qui est faisable avec les viticulteurs, de prendre le pouls des riverains, aussi, avant de voir plus loin. » La possibilité d’enrichir les chartes de riverains, construites à l’échelle des départements, est notamment évoquée.
Découvrir les projets des sept aux lauréats de l’appel à projets, doté de 150 000 €, de la région Nouvelle-Aquitaine.