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Phytosanitaires : le ministère de l'Agriculture prévoit de lancer une Family farm study en 2017

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« On suppose que les expositions aux produits phytosanitaires des habitants de l’exploitation agricole sont plus importantes que celles de la population générale. L’objectif de la Family farm study est d’objectiver cette hypothèse en essayant de comprendre et mesurer ces expositions, indique Olivier Briand, chargé de mission santé-sécurité au travail au ministère de l’Agriculture. Puis, dans un second temps, de proposer des mesures pour les réduire. »

Conçue dans le cadre du plan national santé environnement et du plan Ecophyto, cette enquête, dont le budget de lancement s’élève à 1,2 millions d’euros, rallie également les ministères du Travail, de la Santé et de l’Environnement. Ses prochaines échéances : début 2017, la mise en place d’un comité scientifique qui aidera à arrêter la méthodologie de l’étude, puis fin 2017, la sélection des familles participantes.

 Des sources d’exposition spécifiques aux familles d’agriculteurs

Plusieurs raisons poussent vers cette hypothèse d’exposition accrue des membres des familles d’agriculteurs : la proximité des cultures traitées, la participation ponctuelle aux travaux agricoles ou encore le possible contact avec un équipement de protection individuel (EPI) contaminé ramené au foyer. Les mauvais usages également : « certains produits vendus exclusivement en vue de l’utilisation professionnelle agricole peuvent être utilisés dans le cadre domestique, pour l’entretien du jardin par exemple », explique Olivier Briand.

Une enquête qui se veut peu contraignante

La méthodologie de l’étude, bien qu’elle ne soit « pas complètement arrêtée », prévoit actuellement trois phases. Un premier volet de questionnaires : « pour comprendre quelles sont les utilisations professionnelles et domestiques des pesticides ». Les familles devront également renseigner une enquête sur « leurs pratiques alimentaires ». Et « noter combien de temps elles passent à l’intérieur de la maison, à l’extérieur et dans les transports de façon à étudier la contribution de chacun de ces compartiments à leurs expositions globales. » Le deuxième volet consiste en une série de mesures réalisées au sein de l’exploitation agricole, « dans le compartiment aérien, dans les poussières de la maison… » Enfin, le troisième volet porte sur l’imprégnation et vise à « évaluer la quantité de produits pesticides qui circule dans l’organisme. »

L’enjeu de la réflexion sur cette méthodologie ? Proposer une procédure qui soit « la moins contraignante possible pour ne pas limiter l’adhésion des familles », souligne Olivier Briand. Il souhaite pouvoir étudier « deux ou trois régions françaises, avec différents types de cultures », pour couvrir la diversité des expositions des familles agricoles françaises.