Plan méthanisation : « Beaucoup de choses pour pas grand-chose », Laurent Paquin, FNSEA
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Pour Laurent Paquin, en charge des énergies renouvelables à la FNSEA, le plan Énergie méthanisation autonomie azote, annoncé le 29 mars et présenté dans notre dernière lettre*, est peu incitatif pour les agriculteurs, même s’il reconnaît certaines avancées. Il répond à Référence environnement. Référence environnement : Pense- vous que ce plan va inciter les agriculteurs à aller vers la méthanisation ? Laurent Paquin : Non, pas vraiment. C’est beaucoup de choses pour pas grand-chose. Avec l’homologation des digestats, et donc la possibilité de commercialiser la matière fertilisante, le gouvernement estime que l’exploitant va pouvoir dégager une valeur ajoutée. Or, ce ne sera pas suffisant. Nous attendions un soutien à l’investissement qui n’existe pas. Le Fonds déchets de l’Ademe est certes reconduit, mais nous l’avions déjà. Nous allons travailler sur les outils de financements pour voir ce qu’il y a à faire. Car il y a une vraie volonté sur le terrain d’aller vers la méthanisation R.E. : Ce plan comporte-t-il tout de même, selon vous, des avancées ? L.P. : D’une manière générale, la prise en compte de la problématique azote est une bonne chose. C’est un plan « biogaz et azote » qui a été présenté : il affirme le rôle de l’agriculture dans cette filière et l’intérêt de la méthanisation pour aider à régler le problème des excédents d’azote. Plus concrètement, nous notons la simplification administrative, avec le relèvement à 60 tonnes de matières entrantes par jour, contre 50, pour passer du régime d’enregistrement au régime d’autorisation. Ce qui évitera des enquêtes publiques pour certaines installations. Ensuite, le gouvernement a annoncé une amélioration de la prime aux effluents d’élevage entrant dans les méthanisateurs. Mais nous ne connaissons pas encore les éléments techniques. Enfin, nous sommes satisfaits de la possibilité d’homologuer des digestats, mais nous espérons que cela ne se fasse pas n’importe comment. Nous préconisons une homologation sur les matières entrantes plutôt que sur le digestat en sortie : on sait ce qui entre mais pas ce qui sort. R.E : Quelle est la suite ? L.P. : Nous espérons qu’il y a encore des discussions possibles. Nous devons regarder dans le détail les éléments du plan et voir avec les ministères de l’Ecologie et de l’Agriculture ce qui peut bouger.
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