Pollution de l’air : l’agriculture, chantier prioritaire pour le Sénat
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Dans son rapport rendu public le 15 juillet, la commission d’enquête sénatoriale sur le coût économique et financier de la pollution de l’air émet sept propositions pour l’agriculture. Cette dernière fait partie des quatre grands secteurs responsables de la pollution d’origine anthropique, aux côtés des transports, du résidentiel tertiaire et de l’industrie. Responsable de 53 % des émissions de poussières totales en suspension, de 20 % des particules en suspension PM10 (diamètre inférieure à 10 µm), de 9 % des PM2,5 et de 97 % des émissions d’ammoniac (NH3), l'agriculture apparaît comme un chantier prioritaire pour la commission d’enquête sénatoriale sur le coût économique et financier de la pollution de l’air. Cette dernière fait, dans son rapport rendu public le 15 juillet, 61 propositions pour réduire le coût de la pollution de l’air. Il est estimé pour la France à plus de 100 milliards d’euros par an. Sept propositions concernent spécifiquement l’agriculture. La commission d’enquête reconnaît les actions déjà menées dans le secteur agricole. Sa volonté est de les encourager. D’autant que l’agriculture n’est pas uniquement émettrice de polluants : elle est également directement impactée par la pollution de l’air, avec notamment des baisses de rendement notables. Sept propositions pour l’agriculture La commission propose « d’évaluer les expérimentations existantes en matière d’agriculture respectueuse de la qualité de l’air et de l’atmosphère (émissions de particules phytosanitaires, gaz à effet de serre…), d’encourager l’évolution des pratiques et techniques culturales limitant les émissions de polluants, notamment avec le développement des plantes hyper-accumulatrices. » Elle recommande de « généraliser et mutualiser la présence de personnes ressources avec une spécialisation qualité de l’air dans les chambres d’agriculture qui pourraient également assurer la coordination avec les organisations professionnelles agricoles », et « d’élaborer avec les chambres d’agriculture des normes encadrant la dispersion des polluants par les exploitations. » Les traitements phytosanitaires en question La Commission suggère également de « mettre en place un programme de lutte contre l’azote d’origine agricole assorti d’un accompagnement technique et financier des exploitants agricoles », « d’intégrer l’impact sur la qualité de l’air dans les dossiers d’autorisation de mise sur le marché (AMM) des produits phytosanitaires », et « d’étudier spécifiquement les causes de la surmortalité des agriculteurs du fait de certains types de cancers. » Enfin, la commission se propose d’organiser un dialogue élargi sur la mise en œuvre des traitements phytosanitaires ainsi qu’un suivi du plan Ecophyto 2.