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Pour déployer l’agroécologie, le CGAAER recommande d’adapter le conseil

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Le conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) a rendu son rapport « sur les déterminants de la prise de décision par l’exploitant agricole d’une transition vers l’agroécologie », le 19 janvier. Les missionnés ont notamment mis l’accent sur le développement du conseil et les leviers économiques disponibles.

sdr - © D.R.
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Mandaté fin mai 2019 par le ministère de l’Agriculture afin « d’identifier les déterminants de la prise de décision par l’exploitant agricole d’une transition vers l’agroécologie », le conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) a rendu son rapport.  Sur le terrain, les missionnés CGAAER ont mis l’accent  sur les faiblesses de ce mode de pratiques culturales. Isolés, les agriculteurs tentent de s’approprier une technique qui n’est pas structurée. Une sorte de « pêle-mêle ACS (agriculture de conservation des sols), avec la permaculture, le recours aux médecines alternatives en production animale, la réduction des antibiotiques, la réduction des intrants (fertilisants, produits phytosanitaires), la lutte intégrée, le rallongement des rotations, les techniques culturales simplifiées, l’abandon du labour, etc », révèle le rapport publié le 19 janvier par le ministère.

Personnaliser le conseil

Pour favoriser et structurer le déploiement des pratiques agroécologiques, le rapport du CGAAER liste une série de recommandations. Nombre d’entre elles concernent l’évolution du conseil aux agriculteurs, vers des conseils stratégiques individuels. « Le conseil doit confirmer son évolution vers le conseil stratégique individuel sans marginaliser certains agriculteurs et relever le défi de la formation des conseillers, affirme le rapport. Les conseillers doivent devenir des assembleurs d’expertises diverses au profit du projet de transition agroécologique de chaque agriculteur dans un contexte territorial et de filière précis. » Le document préconise par ailleurs, entre autres, de « faire évoluer le conseil vers des pratiques plus collaboratives », d’élargir « le spectre d’action du conseiller jusqu’au conseil systémique multi-performance », d’utiliser les nouvelles technologies, et plus globalement d’élever le niveau de compétence des conseillers via un recours accru à la formation continue. Si l’accompagnement collectif traditionnel reste pertinent, le rapport insiste sur le nécessaire développement du conseil individuel «  fondé sur une approche pluridisciplinaire et l’utilisation d’outil d’aide à la décision et de simulation des changements à l’échelle de l’entité qui les met en oeuvre afin de raisonner leur introduction d’un point de vue technique, économique et social ».

Des leviers politiques et économiques à activer

Sur le plan financier, quelques leviers économiques sont mis sur la table comme le plan de relance, qui vise, avec sa dotation de 100 milliards d’euros, à la refondation économique, sociale et écologique du pays. Utile pour accompagner les investissements matériels et immatériels nécessaires à une transition agroécologique. Le rapport insiste d’ailleurs sur le rôle de catalyseur que pourraient jouer les représentants politiques dans le processus d’adaptation de l’agriculture française au changement climatique. La CGAAER recommande une « refondation des relations au sein du couple « État - Régions », combinée à la réforme de la PAC et la rédaction du Plan stratégique national, comme une opportunité à saisir en orientant les crédits de l’écorégime et ceux de nombreuses mesures du second pilier vers les agriculteurs qui s’engagent dans cette transition. »