Référence agro

Premier baromètre sur les circuits courts : des freins sur l’organisation

Le | Projets-territoriaux

Des promesses fortes, mais encore des obstacles à faire faire céder. C’est ce qui ressort du premier baromètre sur les circuits courts, daté de février 2019 et réalisé par Okadran-L’observatoire des circuits courts. Premier enseignement de ce sondage, la vente en circuits courts est bien installée dans les fermes. Sur les 67 % des 1648 répondants ayant un label reconnu par le ministère de l’Agriculture (AOP, AOC, Label Rouge, AB…), 89 % pratiquent la vente en circuit court. Et ce depuis plus de deux ans dans l’immense majorité des cas (92 %). La ferme est d’ailleurs le premier canal de vente, à 32,7 %, devant le marché à 25,5 %. Cette tendance à la vente directe est à rapprocher de celle de l’adhésion aux appellations, 34 % du panel déclarant avoir un label, et 37 % la volonté d’en obtenir.

Un principal avantage : le revenu

Sans surprise, le premier avantage retiré de l’activité en circuit court est, à 53 %, l’amélioration des revenus. Selon Okadran, ce choix de distribution permettrait d’accroître les revenus de 34 à 50 % selon les filières. Ainsi, pour près de 52 % des répondants, la vente en circuit court représente plus de 50 % de leur chiffre d’affaires. Second avantage cité, à 46,7 %, l’indépendance à l’égard des grands acheteurs, permettant de fixer des prix plus rémunérateurs.

Des freins à dépasser

Pour toucher un plus grand nombre d’exploitants, certains verrous sont encore à débloquer. Le baromètre précise ainsi que, sur les 11 % d’agriculteurs n’ayant pas recours au circuit court, 81 % l’ont déjà expérimenté. Parmi les freins cités, le manque de temps dépasse largement tous les autres avec 65 % du panel l’évoquant. Le document encourage ainsi à « un changement profond dans le modèle économique de l’exploitation ». Enfin, près de 65 % des répondants regrettent le manque d’accompagnement des syndicats agricoles pour mettre en place une activité de circuit court. Ce chiffre monte à 70 % pour les chambres d’agriculture, et à 88 % pour le ministère en charge de l’agriculture.