Produisons autrement : De futurs GIEE prennent la parole
Le | Projets-territoriaux
Dix des cent trois lauréats de l’appel à projets Casdar 2013 « Mobilisation collective pour l’agro-écologie » ont eu l’occasion de présenter leurs moyens et objectifs lors de la deuxième conférence nationale « Agricultures : produisons autrement », tenue le 2 avril à Paris. Ces lauréats, qui ont vocation à devenir de futurs groupements d’intérêt économique et environnemental (GIEE), ont donné l’opportunité à Stéphane Le Foll, tout juste reconduit dans ses fonctions, de montrer que son projet d’agro-écologie, lancé seize mois plus tôt lors de la première conférence nationale du même nom, était en route. « Le rôle du politique est de créer cette dynamique collective », a-t-il déclaré en conclusion de la journée. Et pour répondre aux nombreuses critiques relatives au manque de précision des GIEE, le ministre de l’Agriculture a affirmé que c’est en laissant de la marge que des projets, de surcroît adaptés aux conditions locales, émergent. Cette journée était l’occasion de mettre en commun des expériences de pionniers en matière de double performance écologique et économique. Et de débattre de cinq questions de fond autour des GIEE : la possibilité de maintenir, voire de développer le revenu, en améliorant la performance environnementale ; l’importance de l’accompagnement ; le bénéfice, du producteur au consommateur, et pour les territoires, des filières territorialisées ; les aides et partenariats envisageables ; le lien avec l’enseignement. Autonomie alimentaire sur l’exploitation ou au niveau régional, diversification, biodiversité, lutte raisonnée, baisse des intrants, techniques culturales simplifiées, filières… ces termes sont revenus plus d’une fois au cours de cette journée. Tout comme la volonté marquée d’intégrer l’écologie dans les projets seulement lorsque celle-ci présente un intérêt économique. Catherine Geslain-Lanéelle, directrice générale des politiques agricole, agroalimentaire et des territoires au ministère de l’Agriculture, s’est quant à elle réjouie du nombre de projets ayant répondu à l’appel : 469, regroupant 3 500 agriculteurs. « Nous devons remettre au cœur du métier des démarches collectives », a-t-elle affirmé. Et de préciser que ces projets agro-écologiques « mobilisateurs » ne présentent aucune vision passéiste de l’agriculture, bien au contraire. « Nous avons affaire à des agriculteurs qui tirent partie des dernières innovations. »