Protection intégrée : « les agriculteurs manquent de solutions »
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((/public/IBMA_colloque2009.JPG|IBMA_colloque2009.JPG|L))__« En France, on mesure les problèmes liés aux pesticides au lieu d’essayer de les résoudre », regrette Daniel Sauvaitre, arboriculteur à Reignac (Charente), lors du colloque sur la protection intégrée de cultures, organisé le 17 décembre par l’IBMA (International biocontrol manufacturers’ association)*.__ Le constat est unanime : le développement agricole français est en panne pour proposer aux agriculteurs des solutions alternatives aux produits de synthèse. « Il faut donner les moyens aux producteurs d’atteindre les objectifs de réduction d’utilisation des pesticides en leur fournissant techniques et formations. Or dans le plan Ecophyto, cette aide à la mutation est absente », souligne Bernard Blum, responsable des relations internationales d’IBMA. G.G. %% % “'Photo : de gauche à droite, Jean-Luc Olivier, producteur de légumes sous abri en région nantaise ; Daniel Sauvaitre, arboriculteur à Reignac (Charente) ; Bernard Blum, responsable des relations internationales d’IBMA ; Philippe Martin, céréalier à Prunay-le-Temple (Yvelines) ; Louis Damoiseau, président d’IBMA France.'” Selon les 96 experts qui ont travaillé sur les moyens d’obtenir une réduction de 50 % de l’emploi des pesticides, tout en maintenant la marge brute à l’hectare, il faudrait 4 % d’agriculture conventionnelle, 21 % d’agriculture raisonnée, 17 % d’agriculture biologique et 58 % d’agriculture intégrée. La protection intégrée est donc perçue comme la voie idéale. Elle sera d’ailleurs obligatoire en Europe dès 2014. Or actuellement, si elle rencontre un certain succès sur les cultures sous abri, en arboriculture fruitière ou en viticulture, elle demeure quasiment inexistante en grandes cultures. Ce mode de protection, historiquement développé par des entomologistes, a beaucoup de progrès à faire en matière de pathologie végétale, notamment avec les SDN (stimulateurs de défenses naturelles) et en malherbologie. Les producteurs intervenant lors du colloque en sont la preuve : Jean-Luc Olivier, producteur de légumes sous abri en région nantaise est passé, sur concombre, de 40 à 5 applications de pesticides par an grâce à l’utilisation d’insectes auxiliaires ; Philippe Martin, céréalier à Prunay-le-Temple (Yvelines), peine quant à lui à trouver des techniques fiables… et s’alimente surtout sur des sites Internet canadien. « En France, la chaîne de progrès semble rompue, note Daniel Sauvaitre. Il faut vite trouver une nouvelle dynamique entre les chercheurs, instituts et agriculteurs pour que de nouvelles solutions arrivent au champ. » * IBMA (International biocontrol manufacturers’ association) est une association internationale qui regroupe 140 membres dont 110 en Europe et 30 en France. Elle a pour but de promouvoir le principe de biocontrôle, qui privilégie, pour la protection des plantes et des récoltes, les mécanismes naturels de régulation et de défense. Les produits de biocontrôle se répartissent en 4 grandes familles : les macro-organismes (insectes, acariens, nématodes…) ; les micro-organismes (champignons, bactéries, virus…) ; les phéromones et autres attractifs naturels, et les substances naturelles (extraits de plantes, éliciteurs naturels…).