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Protéines végétales : Agridées publie des solutions pour réduire l’importation

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Le think tank Agridées publie, le 8 janvier 2019, une note d’analyse sur la place et le devenir des protéines végétales en Europe. Le document balaye les enjeux sociétaux, économiques et nutritionnels liés à cette thématique, et dresse une série de préconisations s’appuyant sur le rapport de la Commission européenne rendu public fin novembre. « Le document de la Commission propose une liste de leviers politiques, sans faire de choix. Notre groupe de travail a mis des priorités sur cette panoplie d’outils », explique Marie-Cécile Damave, responsable innovations et marchés chez Agridées. Les propositions s’articulent autour de deux objectifs : améliorer l’indépendance de l’Europe en protéines végétales et développer la communication ainsi que la transparence sur ces produits.

Mieux valoriser l’herbe

« Il est impossible de devenir autonome en protéine pour tous les types d’élevages, mais on peut tendre vers l’indépendance », justifie Marie-Cécile Damave. Première action à mettre en œuvre : inciter à produire et consommer davantage d’herbe, la grande oubliée du rapport de la Commission. « Plus de 50 % de l’apport en protéine des élevages français provient de l’herbe », rappelle Marie-Cécile Damave. Cette incitation pourrait passer notamment par le recouplage d’aides du premier pilier.

Soutenir la recherche variétale en légumineuse et colza

Le deuxième levier à activer concerne l’augmentation de la part de légumineuses dans l’alimentation humaine et animale. Pour y parvenir, Agridées préconise de soutenir la recherche génétique afin de mettre au point de nouvelles variétés, plus performantes, et répondant mieux aux attentes des éleveurs. Le think tank considère que cela relève du deuxième pilier de la Pac, avec des appels à projets publics/privés. La recherche doit aussi être poussée en colza, afin d’améliorer la teneur en protéines des graines. Sur le plan économique, « le prix payé à l’agriculteur doit mieux valoriser la protéine que la teneur en huile », estime Gérard Martheron, secrétaire générale d’Agridées.

Remettre les farines animales au goût du jour

Le think tank estime aussi qu’à moyen terme, il sera nécessaire de se poser la question de l’introduction des insectes et des co-produits animaux, comme ceux issus d’abattoirs, dans l’alimentation de l’élevage animal, même si des réticences persistent suite à la crise de la vache folle. « Utiliser davantage de farine de viandes dans l’alimentation des animaux d’élevage, dans une démarche de bioéconomie et dans le strict respect réglementaire sanitaire en place, permettrait de diversifier les sources de protéines en réduisant la pression sur les productions végétales », considèrent les membres d’Agridées.

Mieux valoriser les bonnes pratiques auprès du grand public

En matière de communication, le grand public ignore quasiment tout des efforts demandés aux acteurs des filières protéines sur les aspects réglementaires, sanitaires… « Des démarches comme Duralim sont bien connues de l’amont, mais peu des consommateurs, d’où le besoin de les mettre en avant », souligne Marie-Cécile Damave. Des financements européens existent pour accompagner par exemple des campagnes de communication.