Référence agro

Quatre chambres d’agriculture réunies pour consolider les références sur les protéines

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Lancé en toute fin d’année 2020, le projet SitProtin réunit les chambres d’agriculture des Pays-de-la-Loire, de Bretagne, de Normandie et de Nouvelle-Aquitaine. L’objectif est de créer un outil centralisant les références sur l’autonomie protéique, afin de favoriser leur appropriation par les agriculteurs et les conseillers.

Parcelle de soja, dans les environs d’Agen. - © D.R.
Parcelle de soja, dans les environs d’Agen. - © D.R.

C’est une des priorités du volet agricole du plan de relance : le projet SitProtin. Lancé en décembre 2020, il regroupe les chambres des Pays-de-la-Loire, Normandie, Bretagne et Nouvelle-Aquitaine, associées à l’Institut de l’élevage (Idele), le pôle de compétitivité Vegepolys Valley et l’entreprise de conseil Seenovia. « L’ambition est de valoriser les références existantes sur l’autonomie protéique, pour permettre aux agriculteurs de mieux se les approprier et accroître l’autonomie de leurs élevage », explique Claire Caraes, référente thématique prairies et du projet à la Chambre d’agriculture de Normandie. Les travaux, d’une durée de 18 mois, porteront sur les filières animales bovins lait, bovins viande, porcs, volailles, ovins, mais aussi les grandes cultures.

Agriculteurs et conseillers consultés

Pour mener à bien leurs travaux, les partenaires vont envoyer, dès le début du mois d’avril, des questionnaires aux agriculteurs, et notamment ceux œuvrant dans des groupes GIEE ou Dephy. L’objectif est d’avoir une idée plus précise des actions déjà mises en place par les éleveurs pour accroître leur autonomie. Cette enquête vise également les conseillers des chambres, mais aussi du contrôle laitier ou des coopératives. « Nous voulons voir comment les uns et les autres abordent ce sujet, quels leviers et pistes ils mettent en avant », précise Claire Caraes. Cette étude est aussi à destination des enseignants, dans la perspective du développement d’un support pédagogique. L’envoi de 2000 questionnaires est prévu, avec un retour espéré de 20 % d’entre eux.

Des groupes d’agriculteurs sur le terrain

Des formations seront ensuite développées pour les publics cibles du programme : les agriculteurs, les conseillers et les enseignants. « Après l’analyse des questionnaires ou la mise en place des formations, nous ferons réagir des groupes d’agriculteurs pour confronter nos

enseignements à leur vision plus terrain, indique Claire Caraes. C’est aussi un bon exercice pour faciliter l’appropriation de références par les agriculteurs. » Deux groupes d’une quinzaine d’éleveurs seront consultés dans chaque région. Le programme s’appuiera sur des structures déjà existantes, type GIEE par exemple.

Donner une ampleur nationale au projet

Grâce aux résultats obtenus, via les questionnaires ou les échanges avec les groupes d’agriculteurs, les partenaires souhaitent constituer une bibliothèque numérique, gratuite, regroupant des vidéos, fiches techniques, avec les données des quatre régions, mais pas uniquement. « Nous souhaitons mettre en place un outil de veille nationale, qui perdurerait au-delà de la durée du programme, affirme Claire Caraes. Être plus autonome sur le plan protéique ne nécessite pas forcément des changements de pratiques fulgurants, mais cela n’est pas toujours bien référencé et expliqué, or cela peut influencer ces changements. » Les partenaires comptent se nourrir des travaux en cours dans le cadre du plan protéines du plan de relance. « Cette feuille de route est davantage centrée sur la création de nouvelles références. De notre côté, nous voulons solidifier l’existant, mais cela va de pair », glisse Claire Cavaes.

Le projet est financé dans le cadre du programme Casdar Reflex, à destination des chambres d’agriculture et ciblant la valorisation de références. Il bénéficie d’un budget de 274 000 euros.

Développer l’outil Devautop

Dans le cadre des travaux du projet SitProtin, des efforts seront fournis pour développer Devautop, un outil d’autodiagnostic de l’autonomie protéique des élevages. Ce dernier a été mis au point dans les Pays-de-la-Loire, lors du projet SOS Protéines, entre 2015 et 2020. « L’objectif est de le mettre à jour pour les quatre régions du projet, de le rendre plus accessible et l’adapter

à l’ensemble des filières », précise Claire Caraes.