Réduire les émissions d’ammoniac en Hauts-de-France avec Epand’Air
Le | Projets-territoriaux
Après trois ans de travaux sur la réduction des émissions d’ammoniac grâce aux pratiques d’épandage, le projet Epand’Air a identifié plusieurs scénarios pour les agriculteurs des Hauts-de-France. Les plus exigeants aboutiraient à une réduction de 34 % des émissions.
Depuis trois ans, le projet Epand’Air mené dans le Nord-pas-de-Calais vise à accompagner les changements de pratiques d’épandage afin de limiter les émissions d’ammoniac dans l’atmosphère. La Chambre d’agriculture du Nord-Pas-de-Calais et Atmo Hauts-de-France, partenaires du projet, ont expérimenté plusieurs scénarios pour estimer les pertes d’azote par volatilisation et apprécier l’impact des changements de pratiques envisagés.
Un tiers d’émissions en moins avec un changement de pratiques maximal
Le scenario 0 représente une situation sans mesure d’atténuation, « mais ce qui ne reflète pas la situation actuelle en région Hauts-de France, précise Atmo Hauts-de-France. Le scénario 1 représente un scénario pour lequel les mesures d’atténuation de la volatilisation sont au plus proche de la situation actuelle ». Le scénario 2, appelé « scénario cible », permettrait de limiter jusqu’à 22 % des émissions de NH₃ lors des épandages d’engrais. « Il met en œuvre du matériel différent et une forte réorganisation du travail pour enfouir rapidement ou adapter les pratiques, comme l’épandage sur couvert, le pré travail du sol, les conditions météorologiques », expliquent les partenaires. Le scénario 3, est le “scénario maximaliste”. Il intègre des changements de pratiques sur le maximum de la SAU, aboutissant à une réduction des émissions de 34 %. « Si le scénario 0 est en place, c’est-à-dire qu’aucune mesure n’est prise, 9 082 tonnes d’ammoniac sont émises à l’échelle du Nord-Pas-de-Calais, alors que 6 037 tonnes seraient émises si le scénario 3 était mis en place », constate les porteurs du projet Epand’air.
Des différences en fonction des pratiques
Treize techniques ou matériels d’épandage ont été testés durant le projet. Leur efficacité sur la volatilisation varie entre 30 %, pour l’utilisation d’un pendillard pour les engrais organiques liquides, et 85 %, avec le recours d’un matériel de localisation ou d’enfouissement pour les engrais minéraux. Les porteurs du projet Epand’air ont constitué cinq groupes de travail afin d’échanger avec les agriculteurs sur les enjeux de la qualité de l’air, leurs contraintes professionnelles, les leviers et les freins aux changements de pratiques. L’heure est désormais à la diffusion des résultats et à la sensibilisation des agriculteurs, dans le Nord-Pas-de-Calais, mais plus largement dans les Hauts-de-France.
Les partenaires du projet Epand’air
Epand’air est un des dix projets retenus dans le cadre de l’appel à projet Agr’air 2017, soutenu financièrement par l’Ademe et le Ministère de la Transition Ecologique, et en collaboration avec le Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. Il est porté par le service environnement de la Chambre d’agriculture Nord-Pas-de-Calais, en partenariat avec Atmo Hauts-de-France ; Arvalis - Institut du Végétal le Satege (Service d’Assistance Technique à la gestion des épandages) et le GIEE réduction d’intrants « Démarche clim’agri du Ternois ».