Réduire les nitrates et les pesticides dans l’Allier
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L’Agence de l’eau Loire Bretagne a décidé de financer un deuxième programme pour réduire les pollutions agricoles sur dix captages prioritaires de l’Allier et de la Loire. Le premier contrat signé n’a pas donné les résultats attendus. Jean-Pierre Morvan, directeur de la délégation « Allier Loire amont », explique la nouvelle stratégie.
Le premier programme 2014-2018 dédié à la reconquête de la qualité des eaux de huit captages prioritaires sur l’Allier et deux sur la Loire fut un échec. « Il n’a pas produit les résultats escomptés, reconnaît Jean-Pierre Morvan, directeur de la délégation « Allier Loire amont » à l’Agence de l’eau Loire-Bretagne. Les nitrates ont peu diminué et une problématique phytosanitaire est apparue, liée à l’usage d’herbicides sur le maïs. » L’Agence a décidé, le 12 mars, de financer un deuxième programme animé par la Chambre d’agriculture de l’Allier. L’enjeu : réduire les pollutions liées aux nitrates et aux phytosanitaires, reconquérir la qualité des eaux brutes pour éviter de mettre en place des traitements coûteux, distribuer une eau de bonne qualité sanitaire et changer les pratiques agricoles.
L’optimisation des intrants n’a pas fonctionné
Les acteurs ont alors décidé de changer de cap. Plus question de financer l’optimisation de l’usage des intrants, comme cela avait été le cas lors du premier programme, mais inciter à des changements plus profonds des systèmes de production. Parmi les leviers : la couverture des sols, les mélanges variétaux, une meilleure gestion de la matière organique des sols, le désherbage mécanique, le développement des systèmes de culture à bas niveau d’intrants et de l’agriculture biologique, peu présente dans la région.
Une méthode d’animation plus participative
L’animation a également évolué. « Nous utilisons la méthode Vo-click’o créée par l’Institut national de recherche pour l’alimentation et l’environnement, Inrae, explique Jean-Pierre Morvan. Elle est plus participative et fondée sur des échanges entre pairs. Les objectifs sont définis ensemble, par captage : ce sont les agriculteurs qui se fixent des niveaux de réduction de phytosanitaires ou de nitrates. »
Le contrat concerne 110 exploitations, 9000 hectares essentiellement en polyculture élevage, et quatre millions de mètre cube d’eau potable.
L’enveloppe allouée est de 840 000 euros dont 417 000 sont financés par l’Agence de l’eau. Les cinq syndicats d’eau du territoire sont également partenaires du projet. Les distributeurs agricoles de la région ont également rejoint l’initiative alors qu’ils étaient absents du premier programme.