Ressource en eau : trois bassins doivent être protégés en priorité
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Le territoire français connait de fortes disparités territoriales et saisonnières quant à la ressource en eau. Une situation qui risque de s’aggraver dans les prochaines années à cause du réchauffement climatique. Ainsi, en s’appuyant sur une étude réalisée par la société BRL Ingénierie, le Centre d’analyse stratégique (CAS), publiait le 3 avril une note présentant ses propositions d’adaptation et d’anticipation pour une gestion quantitative de l’eau à l’horizon 2030. Seine-Normandie, Adour-Garonne et Rhône-Méditerranée D’après le CAS, les trois bassins hydrographiques qu’il est impératif de surveiller sont ceux de la Seine-Normandie, Adour-Garonne et Rhône-Méditerranée. Trois bassins, et trois fleuves majeurs dont les débits sont estimés à la baisse pour les prochaines années, et auxquels s’ajoutent les effets du réchauffement climatique. Déjà déficitaires en eau pendant certaines périodes de l’année, ils subissent de forts prélèvements à destination des ménages, de l’industrie et de l’agriculture. Le bassin Seine-Normandie est particulièrement affecté par les prélèvements d’eau potable à destination de l’Ile de France ainsi que des prélèvements agricoles de la Beauce. Le bassin Adour-Garonne, quant à lui, subit la pression d’une agriculture irriguée fortement développée, notamment les monocultures de maïs, ainsi que la forte affluence touristique pendant l’été. Enfin, la région du bassin Rhône-Méditerranée, doit faire face à une forte croissance démographique à laquelle s’ajoutent les prélèvements à destination du refroidissement des centrales nucléaires, et doit anticiper une éventuelle mise en place de systèmes d’irrigation pour la vigne. L’agriculture, variable d’ajustement D’après les données de l’Agence de l’eau, l’irrigation est le premier poste consommateur d’eau en France. En effet, elle représentait en 2009, 48 % du volume consommé. Le rapport du CAS estime que l’agriculture pourrait servir de variable d’ajustement dans certaines régions en raison de la demande pour le refroidissement des centrales nucléaires et de celle en eau potable qui seraient prioritaires. Afin de favoriser une agriculture plus économe en eau, le CAS conseille d’ « améliorer le conseil et l’accompagnement des agriculteurs afin de favoriser le développement de systèmes de cultures plus résistants à la sécheresse ». Pour ce faire, le Centre suggère plusieurs mesures : choisir des variétés de blé plus précoces, avancer les semis de blé et de maïs, choisir des variétés de colza à cycles courts, et inversement des variétés de tournesol à cycle long, penser des nouvelles stratégies d’adaptation durables des systèmes de cultures et de nouvelles techniques d’assolement, etc. Lire les notes d’analyse du CAS : http://www.strategie.gouv.fr/content/enjeux-eau-na-326-327-328 Maëlle Tillien