Révision des Sdage : des divergences de vue dans les comités de bassin
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Les schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux, Sdage, sont en cours de révision, pour la période 2016-2021. Ils seront en consultation publique en décembre. Pour l’heure, les discussions se situent au niveau des Comités de bassin. Le 17 juin, l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA) a organisé une journée d’échanges dans ses locaux sur le sujet avec les organisations professionnelles agricoles, les ministères chargés de l’agriculture et de l’écologie, les agences de l’eau, les acteurs économiques et les entreprises de l’eau. A la suite de quoi, la FNSEA, Coop de France, Jeunes agriculteurs, Irrigants de France et les Chambres d’agriculture ont publié une déclaration le 19 juin, pour dénoncer l’empilement des mesures. « Les consultations dans les comités de bassin montrent des divergences de vues, notamment sur deux points, indique Julien Aubrat, responsable du service Agronomie-Environnement à l’APCA. D’abord, sur l’état des lieux. Les représentants agricoles estiment qu’il n’est pas toujours réalisé sur des bases scientifiques solides (utilisation de données anciennes, multiplication des données à dire d’experts). Ensuite, sur ce que doit être le Sdage. Les représentants agricoles souhaitent qu’il soit un outil opérationnel, avec des objectifs, mais surtout qu’il rassemble les différentes politiques publiques déjà engagées en faveur de la gestion durable de la ressource en eau, en donnant de la cohérence entre les actions ». Nitrates, zones humides et réserves d’eau Or les organismes agricoles voient dans de nombreux cas l’arrivée de mesures supplémentaires, notamment sur les nitrates. « Les actions régionales des 5e programmes d’action viennent d’être finalisées dans les régions. Les Sdages rajoutent parfois des mesures à ce programme qui n’a pas encore pu faire ses preuves en matière d’efficacité, puisqu’il vient tout juste d’être approuvé par les préfets. Laissons du temps pour que les actions puissent porter leurs fruits », poursuit Julien Aubrat. Les cosignataires dénoncent aussi les modalités de compensation des zones humides qui va rajouter des prélèvements sur le foncier agricole, des contraintes démesurées pour la protection des eaux littorales ou encore une approche restrictive des prélèvements d’eau pour l’irrigation et le stockage. « Sur le terrain la question n’est pas d’être pour ou contre les retenues d’eau, mais de se mettre d’accord sur les volumes prélevables, la répartition, les conditions, les cultures ou projets prioritaires. Les représentants agricoles dans les bassins défendent notamment une idée simple : les surplus de pluies hivernales devraient pouvoir être stockées pour être réutilisées au printemps et en été, afin de limiter les prélèvements en période chaude », poursuit le responsable du service Agronomie-environnement.