Référence agro

Santé des abeilles, la phase expérimentale de l’observatoire national se poursuit

Le | Projets-territoriaux

L’observatoire des mortalités et des affaiblissements de l’abeille mellifère (Omaa) a été mis en place par le ministère de l’Agriculture suite aux mortalités hivernales importantes de colonies d’abeilles survenues dans la chaîne pyrénéenne durant l’hiver 2013-2014. Sa construction, menée en collaboration avec les organisations apicoles, a démarré dès mars 2015. Objectif : pallier la faiblesse des dispositifs de surveillance alors existants.

« Le but est de répondre non seulement aux attentes des pouvoirs publics, pour leur permettre de lancer des alertes en cas d’augmentations anormales des événements d’affaiblissement et/ou de mortalités, mais également aux attentes des apiculteurs, qui cherchent des explications à ces événements », a souligné Sébastien Wendling, en charge de la coordination de l’observatoire à la Direction générale de l’alimentation (DGAL), lors de la Conférence internationale Anses-Efsa dédiée à la santé des abeilles, le 9 décembre 2019 à Paris.

Des investigations rapides, mais insuffisantes

Cet outil de surveillance de la santé des abeilles offre la possibilité aux apiculteurs de faire une déclaration par téléphone auprès d’un guichet unique régional. Des investigations sont alors mises en œuvre sur le terrain. L’Omaa peut ensuite analyser les données des déclarations et des investigations. « La phase pilote, démarrée en 2017 en Bretagne et Pays-de-la-Loire, et complétée en avril 2019 avec la région Auvergne-Rhône-Alpes, a permis d’obtenir 1 000 déclarations et de mettre en œuvre 400 investigations », a précisé Sébastien Wendling.

D’après lui, les apiculteurs déclarants se montrent satisfaits, notamment parce qu’ils sont rapidement visités par des experts apicoles. Les premiers enseignements révèlent cependant la nécessité de moyens financiers supplémentaires pour compléter certaines investigations et systématiser des analyses de laboratoire en fonction des syndromes observés. La DGAL a d’ores et déjà annoncé la prise en charge financière par l’État d’analyses complémentaires, dont les analyses toxicologiques, « sous réserve qu’une gestion du varroa soit mise en place ». L’analyse des données recueillies au cours des deux premières années d’expérimentation sont attendues prochainement. Une évaluation générale est prévue durant l’hiver 2020/2021.

Nécessité d’une troisième année d’expérimentation

L’objectif est à terme de déployer l’Omaa sur l’ensemble des régions françaises, en fonction des moyens disponibles. Mais certains volets du dispositif restent à finaliser. La phase expérimentale, prévue initialement sur deux ans, est prolongée d’une année. « Reste notamment à finaliser la mise à disposition des acteurs d’un système d’information national centralisé et à établir des liens avec la pharmacovigilance relative aux médicaments et aux produits phytosanitaires », a signalé Sébastien Wendling. Ces deux volets devraient être opérationnels pour le début de la saison apicole 2020.