SIA 2018 - Les protéines végétales made in France intéressent l'industrie agro-alimentaire
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Sur la vague du végétarisme et du flexitarisme, les protéines végétales pour l’alimentation humaine ont le vent en poupe. Or, l’industrie agro-alimentaire utilise encore majoritairement du soja, pour l’essentiel importé. À l’occasion d’une conférence le 27 février, l’interprofession des huiles et protéines végétales Terres Univia, en partenariat avec le Groupe d’étude et de promotion des protéines végétales (GEPV), ont mis en avant les atouts environnementaux et nutritionnels des protéines françaises : pois, lupin, féverole, ou encore lentilles. L’interprofession souhaite également développer une filière française de soja non OGM, et intégrer l’agriculture biologique.
Traçabilité et non-OGM
« Nous proposons des filières tracées, sans OGM, durables », insiste Laurent Rosso, directeur de Terres Univia. Olivier Katona, membre du Groupe d’étude et de promotion des protéines végétales (GEPV), reconnait que les industries agro-alimentaires réclament de plus en plus de matières premières made in France, locales et tracées, pour rassurer les consommateurs. « Les propriétés agro-alimentaires peuvent être parfois comparables à celles du soja, poursuit-il. Il faudrait toutefois davantage investir dans la recherche et développement pour approfondir les caractéristiques de ces protéines végétales afin d’aider les industriels à les intégrer dans leurs process. »
Des plans de transition dans les régions
La logistique et le stockage sont un frein au développement de ces filières « Les organismes stockeurs n’ont pas toujours la capacité à stocker ces cultures de niche, reconnait Laurent Rosso. Nous réfléchissons à la mise à disposition de systèmes de stockage de petites tailles, flexibles et mobiles. L’expérimentation pourrait démarrer dans le nord de la France. » Le développement de ces cultures suppose aussi une évolution de toute la filière. « Nous travaillons sur des plans de transition dans les régions », poursuit le directeur de Terres Univia.
Autre limite : les ravageurs et les maladies, de plus en plus fréquent avec le réchauffement climatique, à l’instar de la bruche, un petit coléoptère, et l’absence de solutions phytosanitaires.
Quoiqu’il en soit, ces cultures se développent. Les surfaces en pois chiches ont doublé entre 2016 et 2017, passant de 9000 à 18 000 hectares. En 2017, 198512 ha ont été cultivés en pois, 82 402 ha en féverole, 6320 ha de lupin, 33881 ha en lentille et 141659 ha en soja.