Méthanisation, la dynamique est à travailler sur les territoires… mais pas seulement !

« Méthanisation, les territoires à l’heure des choix. » Le débat organisé, le 25 février au Salon de l’agriculture, sur le stand BiogazCafé, portait bien sur les manières de dynamiser la filière biogaz localement. Mais dans la discussion, les intervenants ont largement évoqué le cadre national comme première condition de développement. Et notamment la prochaine Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), actuellement en cours de finalisation. À ce sujet, un seul son de cloche : la PPE ne va pas assez loin.

Une PPE jugée peu ambitieuse

Si le directeur général de GRTGaz Thierry Trouvé déplore une ambition insuffisante en termes d’énergie produite, le président de la Chambre d’agriculture des Deux-Sèvres Jean-Marc Renaudeau pointe des tarifs peu attractifs et Laurent Paquin, administrateur de la FNSEA, regrette le manque de cadre concernant les cultures intermédiaires à vocation énergétique (Cive) ! « Ces cultures émergent tout juste, nous avons besoin de soutien pour développer et optimiser leur potentiel, glisse-t-il. La PPE oublie cette thématique. »

Reste que la PPE n’est pas l’alpha et l’oméga de la méthanisation. « En l’état, ce n’est pas satisfaisant, mais nous n’avons pas de marge de manœuvre pour la changer, continue Laurent Paquin. À nous de montrer, par les faits, qu’elle ne va pas assez loin. Nous pourrons alors convaincre l’État de revoir sa copie, via une PPE qui évoluerait, ou d’autres dispositifs. » Et c’est notamment là que les régions ont un rôle à jouer.

Des collectivités mobilisées… ou à mobiliser

Christelle Willer, élue dans le Grand Est, témoigne. « Le plan Bioéconomie de notre région mise largement sur la méthanisation. L’avantage de ce projet porté avec l’État, c’est que nous sommes en phase avec les orientations données par ce dernier. » Un plan que Paul Molac, député du Morbihan, suit avec intérêt. « Dans notre département, la méthanisation est une manière efficace de soutenir les filières d’élevage, qui connaissent un coup de frein et beaucoup de reconversions. Nous sommes engagés dans cette voie, mais il y a encore du monde à convaincre pour aller plus loin et structurer un véritable projet de territoire. »