SIMA-Ecophyto : l’APCA et le ministère de l’Agriculture veulent insuffler une démarche collective

« Je ne sais pas si on s’inscrit dans le produire autrement, mais les paysans s’y sont engagés depuis plus de 30 à 40 ans, a insisté Guy Vasseur, président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture, APCA, à l’occasion d’un colloque sur le plan écophyto réalisé conjointement par le ministère de l’Agriculture et l’APCA lors du Sima le 27 février. Il faut que nous fassions face à l’impatience des observateurs. Or, la nature ne va pas si vite que cela ». Pour Stéphane Le Foll, le plan Ecophyto s’inscrit dans l’agro-écologie. « Il faut maintenant diffuser les expériences et trouver les meilleures voies de développement de pratiques pour diminuer le recours aux produits phytosanitaires », a-t-il indiqué. Lycées agricoles : les programmes évoluent Le colloque organisé avait pour ambition de montrer la dynamique engagée par les acteurs pour réussir à faire évoluer les pratiques des agriculteurs. La formation des jeunes, par le biais des lycées agricoles, est vue comme un levier. « Les programmes évoluent avec des modules sur les systèmes de culture et l’agro-écologie, explique Flora Couturier-Boiton, du lycée d’Arras (62). Cela leur permet d’intégrer la notion de système de cultures et non plus de réfléchir par culture. Mais tous les élèves ne sont pas très enthousiastes. » Au niveau des agriculteurs, la diffusion des connaissances se fait essentiellement par le biais de la formation au certiphyto, les réseaux Dephy et les bulletins de santé du végétal. « La formation au certiphyto est un point de départ pour aller plus loin dans l’adoption de nouvelles pratiques », témoigne Jean-Yves Bourge, agriculteur à Saint Gervais en Belin (72). 1900 fermes participent au réseau Dephy au sein de 187 groupes de fermes. « Il ne devrait pas y en avoir davantage et nous passons à un rythme de routine », explique Nathalie Therre, chef de projet de la cellule d’animation nationale Dephy Ecophyto. Lever les verrous de la protection phytosanitaire Le portail informatique de la protection intégrée des cultures, EcophytoPIC, rassemble les données et doit permettre aux agriculteurs et aux conseillers de trouver des informations pratiques. Trois nouvelles rubriques vont être créées prochainement : vignes, cultures en milieu tropical, cultures liées à la santé et au bien-être. « La protection phytosanitaire est un cas de verrouillage, où tout le monde s’est mis en équilibre autour d’un système, indique Christian Huyghe, directeur scientifique adjoint de l’Inra. Pour lever les verrous, il faut des innovations de qualité, un fonctionnement collectif, du conseil et miser sur la formation. »