Référence agro

Soufflet, en appui aux filières durables

Le | Projets-territoriaux

En dressant le bilan de la campagne 2017/18 le 8 novembre à Paris, Jean-Michel Soufflet, président du directoire du groupe éponyme, a tenu à rappeler l’engagement de son entreprise dans les démarches qualité de la filière céréales, et la nécessité d’y engager tous les acteurs du monde agricole. « Je souhaite qu’on adopte en France une démarche de durabilité plus claire vis-à-vis du consommateur, plutôt que chaque acteur de la filière y aille de sa petite démarche, annonce-t-il à la presse le 8 novembre, dans les locaux parisiens de Soufflet. Aujourd’hui, un seul label est reconnu par le consommateur français : le Label rouge. Nous devons réussir à le mettre en adéquation avec toutes les pratiques durables agricoles pour proposer une démarche alternative au bio. »

Un mélange de variétés de blé à semer directement au champ

Le groupe a récemment intégré plusieurs démarches allant dans ce sens, comme « Ferme France » ou « Pour une agriculture du vivant ». Soufflet poursuit aussi le développement de sa filière qualité Baguépi « la farine responsable ». Il vient de lancer le « Mélange moulin Soufflet » (MMS). Il s’agit d’un mélange de cinq variétés de blé prêt à semer qui garantit une régularité de farine pour les meuniers. Mais il présente aussi plusieurs atouts pour l’agriculteur en amont : meilleure résilience face aux maladies, rendement stable et débouchés garantis. Soufflet espère collecter 100 000 tonnes de ce mélange en 2019.

Séparation vente/conseil : un risque pour les filières

Alors que le suivi et le conseil des agriculteurs est primordial pour l’ensemble de ces démarches, Jean-Michel Soufflet n’a pas caché son scepticisme quant à la séparation à venir entre le conseil et la vente des produits phytosanitaires. « Comment voulez-vous que je développe des filières vertueuses avec McDo, Saint-Michel, Lu ou Heineken, si vous me coupez le conseil aux agriculteurs ? », interroge-t-il. Avant de poursuivre : « Les firmes sont prêtes à attaquer nos clients en direct. En Europe de l’Est, elles viennent livrer en direct chez l’agriculteur. Elles se frottent les mains. On risque de voir augmenter la consommation de phytos, comme cela se passe là-bas. Soit l’effet inverse attendu par le Gouvernement. »