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Space 2017, la filière élevage va de l'avant

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Le salon des productions animales, Space, s’est tenu du 12 au 15 septembre 2017 au Parc des expositions de Rennes. Dans une ambiance plus calme qu’en 2016. D’une part, si les difficultés économiques persistent, la trésorerie des exploitations affiche de meilleurs résultats, avec des cours mondiaux qui repartent à la hausse. D’autre part, l’élection présidentielle avait marqué la trentième édition du salon des productions animales. Les politiques étaient venus massivement charmer les exploitants.

Cette année, seul Stéphane Travert a fait le déplacement. Certes, dans un contexte d'États généraux de l’alimentation, mais qui semblent loin des préoccupations des acteurs de terrain. À part quelques manifestants de la Confédération paysanne l’interpelant notamment sur le retard des paiements des aides de la politique agricole commune, le ministre a tranquillement visité les stands du salon. L’occasion pour les acteurs de la filière élevage de renouer avec des échanges plus fructueux, allant de l’avant, parlant innovations, numérique, environnement et réponses aux attentes des consommateurs.

L’innovation passe par les services

« Des agriculteurs s’inscrivent encore dans des modes de production très intensifs. Il faut les aider à prendre un virage plus écologique », indique Jean-Luc Liliard, responsable du pôle achats appros à la Cecab - Coop de Broons (56). La coopérative bretonne lançait un diagnostic agro-environnemental pour sensibiliser les agriculteurs à améliorer leurs pratiques. Le leitmotiv : « faire plus et mieux avec moins, en innovant. » Le numérique est dans ce cadre un levier majeur au changement de pratiques. « La tendance est à la réduction des intrants, poursuit Jean-Luc Liliard. L’innovation vient donc désormais des services, comme les outils de pilotage que nous proposons. »

La Smartphone, l’outil de demain des agriculteurs

La coopérative Triskalia (29) affiche la même tendance. Elle a lancé en septembre une offre nommée Agro-expert. « Il s’agit d’une plateforme qui sert d’interface entre l’adhérent utilisateur d’outils d'aide à la décision et la coopérative qui centralise les données, explique Pascal Blanchard, responsable de la prestation. Le smartphone est l’outil de demain pour les agriculteurs : le conseil et la traçabilité doivent passer par là. »

La Cooperl (22) mettait en avant Ginkgo, un portail web lancé il y a deux ans en environnement et agrofournitures. « L’objectif est de fournir une prestation numérique complète aidant l’agriculteur dans la déclaration Pac, le pilotage de la fertilisation et le raisonnement des intrants, jusqu’à la gestion technico-économique, indique Denis Olivry, directeur de la branche aliment, agro-fourniture et aviculture. Nous utilisons le digital, mais seulement si nous pouvons proposer un service gagnant en retour pour nos adhérents. »

La coopérative normande Agrial mise sur les capteurs pour améliorer la qualité des données. « Il faut le bon thermomètre pour prendre la bonne température, indique Jean-Luc Duval, vice-président d’Agrial en charge de la cellule innovations. Le chimique diminue : nous devons proposer d’autres outils pour aider l’agriculteur à mieux produire. » La structure teste actuellement Eco-robotix, pour le désherbage des plantes sarclées, comme le maïs ou la betterave. Elle travaille aussi sur la diminution des gaz à effet de serre par l’alimentation des ruminants. « Des pistes intéressantes se dessinent », confie le vice-président, sans vouloir en dire plus.

Rassurer le consommateur

Ces innovations ont également pour objectif de répondre aux attentes du consommateur et de le rassurer. « La révolution du numérique est un facteur de réussite de la marque Nouvelle agriculture, explique Sandra Marsac, responsable marketing pôle amont chez Terrena. Elle facilite la traçabilité sur la filière et l’accès à l’information pour le consommateur. »

La Nouvelle agriculture, lancée par Terrena, se veut une alternative entre le bio et le conventionnel, valorisant la production des agriculteurs. Elle est désormais présente dans 700 points de vente. La structure s’apprête à lancer pour la première fois une vaste campagne de communication grand public. « Le spot est même tourné, indique Daniel Manceau, animateur technique filière ruminant. Nous attendions d’avoir des volumes suffisants pour s’adresser aux consommateurs. »

Plateforme R&D : la robotique au service des éleveurs

Les robots font désormais partie de l’environnement de travail des agriculteurs, prolongeant le mouvement engagé par la mécanisation. C’est cette réalité qu’a choisi d’exposer la plateforme R&D du Space 2017, animée par les chambres d’agriculture. Traite de précision qui permet la collecte de données de chaque animal, Spoutnic le robot d’assistance en volailles, Octopus poultry safe qui remplit plusieurs missions de surveillance, robot de lavage pour limiter la pénibilité en élevage porcin, etc. étaient présentés sur « l’espace pour demain ».