Les chambres d’agriculture et l’association Aile, spécialisée sur les questions d’énergie en milieu agricole et rural, tenaient un stand commun sur les énergies renouvelables au Salon des productions animales (Space) à Rennes, du 12 au 15 septembre 2017. Les questions ont surtout porté sur le photovoltaïque et la méthanisation.

Méthanisation : un éleveur de bactéries

Carine Pessiot, conseillère à la Chambre d’agriculture, reconnait que les installations de méthanisation ont rapidement progressé en Bretagne. La région compte 45 sites, une vingtaine de projets ont été déposés pour des demandes de subvention, 40 à 50 sont en réflexion. « Mais tous ne sont pas bons, explique-t-elle. L’exploitant doit se poser la question du dimensionnement, des intrants qu’il compte utiliser et du temps dont il dispose pour cette nouvelle activité. L’agriculteur devient un éleveur de bactéries. Lors de la crise sur le secteur de la volaille, la méthanisation pouvait représenter 80 % du revenu de l’éleveur ! »

Photovoltaïque : tendre vers l’autoconsommation

Sur le photovoltaïque, le Gouvernement tente de favoriser l’autoconsommation. « L’objectif est de mettre en phase la production avec la consommation, cela a du sens », explique Isabelle Hascoët, conseillère à la Chambre d’agriculture de Bretagne. Un arrêté tarifaire, publié en mai 2017, propose une prime à l’investissement pour les activités en autoconsommation de 80 euros le KWh installé, et un tarif de rachat du surplus entre 6 et 10 cts d’euros selon la puissance. Une bonne nouvelle ? « Ce prix est deux fois moins important que le prix d’achat pour les installations sans autoconsommation et reste donc peu incitatif, tempère la conseillère photovoltaïque. De plus, Il est actuellement onéreux de stocker l’électricité, avec un coût de stockage et déstockage de 20 cts d’euros le kilowattheure. Toutefois, les prix des batteries diminuent rapidement et celui de l’électricité augmente : la conjoncture pourrait donc être à moyen terme favorable au stockage et à l’autoconsommation. »