Space et énergie : la méthanisation ne décolle pas
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« L’objectif de Ségolène Royal de construire 1500 méthaniseurs en trois ans n’est pas réaliste, insiste Gilles Merrien, directeur de Méthafrance. Dans les conditions actuelles, le marché peut seulement réaliser un quart à un tiers de l’affichage politique. » Les opérateurs sur le marché de la méthanisation, présents au Space, le salon international de l’élevage qui s’est tenu à Rennes du 16 au 19 septembre, ne voient pas le secteur se développer malgré les discours politiques. D’ailleurs, le nombre d’exposants au Space est stable, à l’image du marché. Même point de vue chez Biogaz PlanetFrance : « Nous avons le sentiment qu’il n’y a pas de réelle volonté politique », ajoute Arnaud Maillard, ingénieur Ouest. L’annonce, lors du salon, de Stéphane Le Foll d’exonérer les méthaniseurs de la taxe foncière non bâti et de la contribution foncière des entreprises (CFE), ne semble pas rassurer la filière. Le bât blesse toujours sur la rentabilité des installations. « Il manque quelques centimes au tarif de rachat de l’électricité », explique Arnaud Maillard. Les banques sont également montrées du doigt : leur frilosité fait stopper un certain nombre de projets. Photovoltaïque : sept entreprises seulement Du côté du photovoltaïque, seulement sept entreprises étaient présentes, contre une soixantaine il y a quelques années. « Nous ne pouvons que progresser, indique avec optimisme Pierre Picot, directeur technique de IEL, entreprise spécialisée dans le photovoltaïque et l’éolien. Nous sommes les moins bien lotis d’Europe car le prix de l’électricité est le plus bas ». Pourtant, le marché des installations s’assainit grâce à l’utilisation de panneaux solaires fiables d’origine européenne, selon IEL. « Parmi les préoccupations des agriculteurs : les coûts de l’énergie, comment installer une station de méthanisation ou photovoltaïque, les GES et le plan énergie-climat », explique Pierre Daniel, élu de la chambre régionale de Bretagne, le 16 septembre lors d’un débat organisé par les Chambres d’agriculture sur leur stand Info Énergie. Pour Laurence Ligneau, coordinatrice du pôle Énergie-GES à la Chambre d’agriculture, « ils ont aussi besoin aussi d’arguments pour répondre aux interrogations des collectivités et des citoyens ». S.Ay. et G.P.