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Suite à une hausse des mortalités, les Etats-Unis lancent un plan pour préserver les abeilles

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C’est une première. Les Etats-Unis ont dévoilé le 19 mai 2015 un plan d’actions national pour sauver les abeilles et autres pollinisateurs . L’objectif est connu : limiter la mortalité des colonies d’abeilles pendant l’hiver à 15 % au maximum dans les dix ans, et restaurer 2,8 millions d’hectares d’habitat dans les cinq ans. Si le détail du plan et les moyens déployés ne sont pas encore connus, l’un des leviers mis en œuvre sera la diversification des espèces de plantes, les vastes régions agricoles pratiquant la monoculture privant les abeilles de leurs sources de nourriture. Une augmentation très sensible des fonds consacrés à la recherche est évoquée. En effet, le pays connait une mortalité en augmentation pour les abeilles. Cette tendance inquiétante à la fois pour les apiculteurs et les agriculteurs s’est accentuée entre 2013 et 2014, selon un rapport de l’organisme Bee Informed Partnership, un consortium d’universités et de laboratoires de recherche, ainsi que du ministère de l’Agriculture américain. 5 000 apiculteurs ont déclaré avoir perdu 42,1 % de leurs colonies entre avril 2013 et avril 2014, contre 34,2 % sur l’année précédente. Constat inédit, les pertes estivales ont dépassé, sur cette période, la mortalité hivernale… Selon le rapport, les abeilles ne sont pas en danger d’extinction, mais leur état de santé est une préoccupation majeure pour l’agriculture, où les services de pollinisation rendus par l’abeille commune sont estimés entre 10 et 15 milliards de dollars par an. Varroa et pesticides en cause Aucune cause n’est clairement mise en avant, la Mortalité des abeilles étant qualifiée de « mystérieuse » par de nombreux titres relayant l’information aux États-Unis. La mise en culture de zones floristiques sauvages est néanmoins citée par l’un des scientifiques de Bee Informed Partnership, ainsi que le parasite mortel varroa, et les pesticides. Aux États-Unis, comme en Europe, certains experts mettent l’accent sur les néonicotinoïdes, une classe de pesticides utilisés largement sur les cultures importantes du pays. L’Agence de protection de l’environnement s’est prononcée en avril contre tout élargissement des usages de ces pesticides avant que des études approfondies n’aient été menées sur leur impact sur les abeilles et autres pollinisateurs.