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Surmortalité des abeilles : le Varroa accroit l’impact des infections virales

Le | Projets-territoriaux

Une collaboration entre l’Inra et l’Université d’Otago en Nouvelle-Zélande renforce l’idée selon laquelle l’association entre le Varroa et plusieurs virus de l’abeille est à l’origine d’une partie des pertes de colonies. La Nouvelle-Zélande est un territoire d’investigation idéal, présentant à la fois des zones parasitées (depuis 2001), mais aussi des régions exemptes de Varroa. En échantillonnant 22 ruchers chez des apiculteurs professionnels néo-zélandais, les chercheurs de l’Inra ont donc pu suivre les premiers stades de l’infestation par le Varroa et ses conséquences sur la pression virale au sein des colonies d’abeilles. Infections virales presque multipliées par deux en présence de Varroa Cinq virus ont été détectés dans ces ruchers. Les chercheurs ont constaté qu’avec l’arrivée du Varroa, l’incidence des infections virales multiples augmente, passant en moyenne de 1,6 à 3,1 virus par colonie. Ainsi, le virus des ailes déformées, jusque là non détecté dans les zones exemptes de Varroa, est apparu et a progressé en même temps que le parasite. Sa présence augmente graduellement même lorsque la présence de Varroa lui-même diminue. Le « très virulent » virus du Cachemire montre également une dynamique d’évolution qui est étroitement associée à la dynamique de l’infestation par le Varroa. Mais contrairement au virus des ailes déformés, il augmente très rapidement pendant les deux premières années d’infestation, avant de diminuer puis de disparaître entièrement des colonies. Les trois autres virus détectés sont le virus de la cellule royale noire, qui fait périr les larves de reines et provoque le noircissement de leur cellule ; le virus de la paralysie chronique des tremblements du corps et des ailes, des abeilles malades qui sont alors rejetées par les gardiennes devant la ruche ; et le virus du couvain sacciforme, qui atteint et tue les larves. « Il est désormais nécessaire d’appréhender les mécanismes sous-jacents à ces interactions complexes entre abeilles, Varroa et virus, afin d’améliorer les stratégies de lutte contre le Varroa et de préserver la santé des colonies », concluent les chercheurs.