Surveillance sanitaire : plus de légitimité pour les Fredon
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Stéphane Le Foll a présenté l’ordonnance sur la surveillance sanitaire et biologique du territoire, en Conseil des ministres le 7 octobre. Quelles sont les évolutions pour la partie végétale ? Réponse avec Nathalie Daste, responsable technique à la Fredron, Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles, d’Aquitaine. Référence environnement : Quels sont les changements qu’entraîne la réorganisation sanitaire du territoire ? Nathalie Daste : Pour réaliser les missions déléguées par la Draaf et le Sral, les Fredon devront posséder au 1er janvier 2017 la norme qualité NF EN ISO/CEI 17020. Ces missions déléguées concernent notre activité d’inspection, qui se compose de la gestion des passeports phytosanitaires européens pour les pépinières, la surveillance des organismes réglementés et émergents, ainsi que du contrôle des mesures ordonnées en cas de présence d’un organisme réglementé. Cela ne change pas concrètement notre travail et nos obligations de formation, tutorat et maintien des compétences. Mais nous devrons davantage formaliser notre organisation de travail et tracer ce que l’on fait. R.E. : Votre deuxième mission concerne la surveillance biologique du territoire. Quels sont les changements dans ce cadre ? N.D. : Depuis avril 2014, nous sommes reconnus organismes à vocations sanitaire, ou OVS, pour la partie végétale (voir notre article : Fredon et GDS reconnus Organismes à vocation sanitaire, Coop de France en colère). Cela nous donne clairement une légitimité et une reconnaissance au niveau de la région, puisque le dispositif ne prévoit qu’un seul OVS par domaine (NDLR : les Fédérations régionales des groupements de défense sanitaire, FRGDS, sont généralement reconnus comme OVS pour le domaine animal). R.E. La classification des organismes nuisibles pour les cultures a évolué depuis le 15 décembre 2014. Pouvez-vous nous expliquer cette évolution ? N.D. : Il y a désormais trois catégories. La première a trait aux organismes nuisibles réglementés dont le suivi est financé par l’état, comme le chancre coloré du platane ou la nématode globodera pallida sur la pomme de terre. Pour la deuxième, la surveillance est financée par l’Etat et la profession est présente dans le Cropsav, le Conseil régional d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale. Les dangers de deuxième catégorie requièrent la mise en place de mesures de prévention, de surveillance ou de lutte dans un but d’intérêt collectif. Et la troisième concerne les organismes nuisible dits « de qualité », gérés par le producteur lui-même notamment avec l’aide des bulletins de santé du végétal. Les professionnels peuvent demander des changements de catégories : à nous d’appuyer leurs positions après de la Draaf et du préfet.