Un budget en baisse mais des objectifs forts pour l'Agence de l'eau Seine-Normandie
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Voté à l’unanimité par l’ensemble des parties prenantes, le onzième programme de l'Agence de l’eau Seine-Normandie opère des « changements profonds par rapport aux orientations du dixième programme », notamment par « une plus grande prise en compte du changement climatique et de l’urgence environnementale. » C’est ce qu’a indiqué Michel Cadot, préfet de la région Ile-de-France et président du conseil d’administration de l’agence de l’eau Seine-Normandie, en introduction de la présentation du programme de la structure pour 2019-24.
Des « objectifs forts », mais des « moyens limités », résume François Sauvadet, le président du comité de bassin Seine-Normandie. Le budget de 3,84 milliards d’euros pèse en effet moins lourd que celui du précédent programme (4,3 Mrd €, soit -13 %) en raison d’une baisse des redevances, pour coller à l’objectif de réduction des prélèvements obligatoires. « Sur la période 2019-24, c’est l’équivalent d’une année d’investissement en moins », concède François Sauvadet.
Mieux cibler les actions
Face à cette situation, la structure explique avoir développé une stratégie de priorisation. « Nous allons classer les masses d’eau, en fonction de leur état, pour mieux cibler nos actions », détaille Patricia Blanc, directrice générale de l’agence de l’eau Seine-Normandie. L’objectif visé est d’atteindre 62 % de rivières et eaux côtières en bon état écologique, contre 39 % aujourd’hui. Une évaluation estimée en fonction de la qualité des conditions de vie des organismes vivant dans ces masses d’eau. Un milliard d’euros sera consacré au renouvellement du réseau d’assainissement.
Accompagner les bonnes pratiques agricoles
Parmi les nouveautés annoncées, le programme prévoit la mise en place de « contrats eau et climat ». Ceux-ci devront permettre la planification, à l’échelle locale, de programmes d’action répondant aux enjeux du territoire, en ré-impliquant et fédérant l’ensemble des acteurs de cet échelon.
Seront également expérimentés des « paiements pour services environnementaux rendus », notamment à destination des agriculteurs. « Il y a de gros efforts à faire pour accompagner et encourager les nouvelles pratiques, notamment dans le monde agricole », assure François Sauvadet. Une dotation de 305 millions d’euros, soit 63 % de plus que lors du dixième programme, a ainsi été prévue pour lutter contre les pollutions diffuses causées par l’azote ou le phosphore, ainsi que par les micropolluants.
Quant à la préservation de la biodiversité, 340 millions seront dédiés à la restauration des milieux humides et marins, avec un taux d’aide pouvant atteindre les 80 %. Le fil rouge de cette démarche : la prédilection pour des « solutions fondées sur la nature ». Parmi les actions phares, la réduction des pollutions liées aux produits phytosanitaires, via le soutien de filières agricoles employant peu ou pas de produits de traitement.
Les cinq objectifs du onzième programme :
- reconquête de la qualité de l’ensemble des masses d’eau,
- adaptation des territoires au changement climatique,
- restauration de la biodiversité en lien avec l’eau, milieux humides et littoraux,
- solidarité avec les territoires ruraux,
- protection de la santé publique.