Agriculture de conservation des sols : l'Apad fait le point sur les enjeux et défis à relever

L'agriculture de conservation des sols (ACS) sera-t-elle l’agriculture de demain ? Alors que, selon l’Inra, 4 % des agriculteurs français se seraient tournés vers ce modèle, une journée organisée par l'association pour la promotion d’une agriculture durable (Apad) a été l’occasion de faire le point sur les enjeux de cette « troisième voie », entre bio et conventionnel.

L’épineuse question du glyphosate

Plusieurs obstacles menacent cependant le développement de ce modèle. L’agriculture de conservation reposant notamment sur une couverture permanente des sols, le glyphosate est un outil indispensable pour réguler les plantes adventices. L’ACS a ainsi été identifiée, dans un rapport de l’Inra de novembre 2017, comme une des impasses à la suppression du glyphosate. « Aujourd’hui, on ne sait pas faire sans, et cela représente un certain frein à l’engagement », reconnaît Sarah Singla.

Mais cette dernière insiste : l’herbicide est une solution préférable au travail du sol et à d'autres produits, plus chers et plus nocifs. Et d’arguer : sur le long-terme, l’absence de soleil, dû à la couverture du sol, nuit à ces mauvaises herbes et réduit donc l’utilisation de ces produits. « On ne reste pas les bras croisés, on essaye de trouver des solutions, même si on sait que ça va être long », résume le président de l’Apad, Benoît Lavier. « Cette décision politique ne doit pas remettre en cause ce type d’agriculture », plaide quant à lui Olivier Allain, vice-président de la région Bretagne.

Des débouchés à développer

Autre difficulté évoquée, celle de la commercialisation des couverts végétaux. Certains agriculteurs peuvent ainsi y faire pousser jusqu’à quinze variétés différentes, en fonction du climat par exemple. « C’est un frein majeur, même s’il est vrai qu’on observe la création de nouveaux débouchés, comme le chanvre ou le soja », rappelle Marine Descamps, chargée de mission à l’Apad.

L’ensemble de ces défis et challenges pour l’ACS seront abordés par le réseau dédié, lancé le jour-même.