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Un partenariat sur la viticulture durable : Jean-Pierre Van Ruyskensvelde, directeur de l’IFV

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L’Institut français de la vigne et du vin, IFV, et l’Institut national de la recherche agronomique, Inra ont signé le 28 juin un accord renforçant leur partenariat dans la viticulture durable. Trois questions à Jean-Pierre Van Ruyskensvelde, directeur de l’IFV. Référence environnement : Pouvez-nous expliquer en quoi consiste cet accord ? Jean-Pierre Van Ruyskensvelde : Notre partenariat avec l’Inra marque notre volonté de nous impliquer davantage dans la recherche afin qu’elle trouve une application concrète auprès des vignerons. Nous voulons faire remonter les besoins de la filière, coordonner des projets communs et pouvoir répondre à des appels d’offre. Le défi de la filière viticole s’inscrit bien dans le développement durable, qui prend en compte les questions de compétitivité. Le contrat cadre que nous venons de signer a trait au matériel végétal, aux itinéraires techniques dans une approche territoriale, ainsi qu’à la transformation du vin et ses débouchés. R.E. : Vous avez d’abord signé un contrat sectoriel sur le matériel végétal… J.-P. V.R : Oui, les autres devraient suivre prochainement. L’Inra et l’IFV détiennent le matériel de sélection en vigne : il n’y a pas d’entreprises privées comme c’est le cas par exemple sur les semences de grandes cultures. Nous allons chercher à valoriser le séquençage du génome de la vigne. Nous ne travaillerons pas sur les OGM, mais sur les marqueurs génétiques, notamment sur la tolérance aux maladies. Les premières variétés sortiront en 2016/2017. Le problème dans la filière vigne est que l’évolution de l’encépagement prend du temps. R.E. : Les objectifs du plan Ecophyto sont-ils tenables pour les viticulteurs ? J.-P. V.R : Nous avons du mal à savoir d’où nous partons en termes de consommation de produits phytosanitaires. Et il nous faut différencier le cuivre et le soufre, des insecticides ou des molécules plus dommageables pour l’environnement. Nous devons encore discuter du poids du cuivre et du soufre dans ces objectifs de réduction de moitié. Par ailleurs, nous attachons une attention importante à la préservation de la biodiversité, avec l’animation d’un projet spécifique aux paysages viticoles, Life Biodivine. Le vin n’est pas un produit agro-alimentaire comme un autre, du fait de l’importance du terroir. Pour créer de la valeur sur le vin, l’environnement est incontournable.