Un plan interministériel sur la biodiversité pour juillet 2018

Le ministre de la Transition écologique et solidaire a présenté les grands axes de son plan interministériel pour la biodiversité. Une annonce faite le 18 mai à Marseille, qui accueillera en 2020 le septième congrès mondial de la nature, organisé par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Un travail que Nicolas Hulot considère comme le deuxième pilier de sa politique avec le Plan climat.

Le ministre justifie son action par le constat alarmant réalisé par les scientifiques de l’IPBES, la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques.

Cinq axes mis en consultation

Ce plan est construit en cinq axes :

• Protéger la biodiversité pour améliorer le cadre de vie et s’adapter au changement climatique.
• Faire de la biodiversité le moteur du changement des sociétés de production et de consommation pour réduire l’empreinte écologique. L’objectif est de diminuer l’exploitation des ressources naturelles.
• Protéger et restaurer la nature et diminuer l’intensité des pressions.
• Créer un cadre européen et international pour la protection de la biodiversité. L’ambition est de profiter du leadership de la France sur les questions climatiques pour sortir l’érosion de la biodiversité de l’indifférence et obtenir en 2020 la mise en place d’un cadre international lors de la COP 15 de la Convention sur la diversité biologique (CDB) en Chine.
• Rendre la connaissance et l’action pour la biodiversité accessible à tous.

Les citoyens sont conviés à exprimer leurs attentes sur la plateforme ouverte jusqu’au 7 juin.

Un calendrier serré

Le plan sera validé début juillet, après la concertation des différents ministères concernés, des ONG et de la société civile, via notamment le Comité national de la biodiversité (CNB) où siègent également les chambres d’agriculture et la FNSEA. Plus précisément, le CNB se réunira le 11 juin pour préparer son avis, et un comité interministériel est prévue le 28 juin.

« Le discours de Nicolas Hulot donne le coup d’envoi d’un processus consultatif qui devra aboutir cet été sur un plan d’action ambitieux pour la biodiversité, plan qui couvrira la fin de la Stratégie nationale de la biodiversité 2011-2020 et anticipera la période 2021-2030 », commente WWF dans un communiqué du 18 mai.

Un chef de file sur la biodiversité

Par ailleurs, la France accueillera, en avril-mai 2019, la séance plénière de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques. Elle assurera également en mai-juin 2019, la présidence française du G7 et mobilisera à cette occasion ses partenaires sur le thème de la biodiversité, promet le ministère de la Transition écologique.

• La situation en France

- Sur l’ensemble du territoire national, environ 66 000 ha de milieux naturels et terrains agricoles ont été artificialisés chaque année entre 2006 et 2015. Cela équivaut à un département comme le Pas-de-Calais tous les dix ans.

- La France se situe parmi les dix pays abritant le plus grand nombre d’espèces mondialement menacées selon la liste rouge 2017 de l’UICN. Au niveau européen, l’Hexagone est au cinquième rang avec 278 espèces mondialement menacées après la Grèce, l’Espagne, l’Italie et le Portugal.

- Selon la liste rouge nationale des espèces menacées 2018, sur 125 espèces de mammifères présentes sur le territoire métropolitain, 17 sont menacées et 24 quasi-menacées.

- Sur les 40 dernières années, on compte au moins six espèces exotiques envahissantes supplémentaires par département tous les dix ans.

- Les derniers résultats du programme de suivi temporel des oiseaux communs coordonné par le Muséum national d’histoire naturelle montre que 33 % des oiseaux des campagnes ont disparu entre 1989 et 2017 avec une chute de près de 25 % sur les 15 dernières années.

Source : ministère de la Transition écologique